C’est de saison. Slate consacre un long papier aux relations compliquées entre photojournalistes et personnel politique dès lors qu’il s’agit d’en tirer le portrait. Dans certains cas, le face-à-face peut même tourner au bras de fer, comme le confirme Corentin Fohlen : «Ce sont des personnes qui passent leur journée à diriger, à être avec des gens qui vont dans leur sens. Pour un portrait, il faut leur faire comprendre que, pendant les prochaines minutes, c’est toi qui décides.»
Si ces questions vous intéressent, on vous conseille vivement le nouveau numéro de « Club Indé » et son plateau de premier choix : les photographes Corentin Fohlen et Stéphane Lagoutte, accompagnés d’Isabelle de Lagasnerie et Lionel Charrier, respectivement responsables des services photo de La Croix et Libération.
Depuis Goma où elle a grandi et où elle réside, Pamela Tulizo a répondu aux questions de RFI sur la série « Face to face », actuellement exposée à la MEP. Une galerie colorée de portraits mis en scène qui visent à illustrer la double identité des femmes du Kivu, tiraillées entre la position victimaire à laquelle certains les assignent et la puissance à laquelle elles aspirent.
CERTAINS ONT QUAND MÊME DE DRÔLES D’IDÉES…
• L’équipe de Darkroom a tenté de recréer les photos spirites de William H. Mumler (1832-1884). Une simple question d’exposition, nous direz-vous… c’est un peu plus compliqué que ça.
« En rouge et noir, j’exilerai ma peur, j’irai plus haut que ces montagnes de douleur. » Cette citation de Jeanne Mas a inspiré à l’Italien Gian Marco Sanna une série d’images dans laquelle il décrit l’état critique de notre planète. Une façon d’exorciser ses peurs et les nôtres. (en vrai, c’est une citation de Jorge Luis Borges qui a servi de déclencheur à ce projet, mais avouez que c’est moins drôle)
Alors que Kodak sort un jetable chargé à la Tri-X, Libération s’interroge sur l’étrange engouement que suscitent ces appareils d’un autre temps chez les jeunes.
Adepte d’une photo nature libérée de ses carcans, Sylvère Petit a accordé en novembre dernier une interview à Socialter dans laquelle il dit son goût pour le noir et blanc et les sujets communs mais où il pointe aussi avec lucidité les dérives qui menacent le petit milieu dans lequel il évolue : « Avant, il fallait être riche pour faire de la photographie animalière : entre le matériel, les pellicules, le coût du voyage… Depuis le numérique et la baisse des prix, le milieu est forcément devenu moins bourgeois. Cette démocratisation a permis à des regards différents d’émerger. Le revers de la médaille, c’est l’effet de masse. Il suffit qu’un photographe partage les données GPS d’un cliché convoité ou à la mode pour voir tout le monde se précipiter. »
QUELQUES RÉSULTATS DE CONCOURS
• De la Cappadoce aux Dolomites, on en prend plein les yeux avec le Landscape Photographer of the Year.
• Parce qu’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, l’agence Associated Press décerne chaque mois des prix à ses membres. Et les employés du mois de janvier sont…
• Si vous n’avez rien contre le HDR, le Travel Photographer of the Year est fait pour vous.
• Dans le genre « couleurs irréelles », le International Garden Photographer of the Year n’est pas mal non plus.
Février va passer / Et je n’aurai rien fait / Jusque-là tout va bien…
Cette ritournelle de saison est issue de La Fossette, premier album (officiel) de Dominique A sorti il y a trente ans. Minimaliste dans le son, le disque l’est aussi par sa pochette qui présente un gros plan granuleux et flou du visage du chanteur. Une photo « lo-fi » en quelque sorte mais qui, pour autant, n’a rien d’amateur, comme le raconte son auteur Valéry Lorenzo : « La mise au point est décalée, sur un fond gris, neutre. Attraper la fossette n’a pas été si facile. J’avais une certaine exigence de lumière pour qu’on puisse apercevoir cette ombre sur le visage. Bizarrement le flou a permis de mieux voir. »
« Clique clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.
Photo d’ouverture : Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, à Paris, le 1er août 2017. © Martin Colombet