Depuis Lillehammer en 1994, Bernard Brault n’a manqué aucun rendez-vous olympique. Mieux, depuis 1978, le photojournaliste québécois n’a raté aucun Grand Prix de F1 du Canada. À l’invitation de Plein mon casque (« le balado qui décoiffe »), il a évoqué pêle-mêle la dynastie Villeneuve, l’adrénaline des collisions, l’évolution du matériel photo, les rapports distants avec les pilotes ou encore une marmotte intrépide bondissant à quelques centimètres des bolides. Après 46 ans d’une carrière bien remplie, Bernard Brault ne parle pas encore d’arrêter (pas plus tard que dimanche dernier, il était sur le circuit Gilles Villeneuve) même s’il a levé le pied : « Je préfère parler de semi-liberté plutôt que de préretraite ». Et il l’utilise bien cette semi-liberté, comme le prouvent les deux récompenses qu’il a reçues récemment aux Prix Antoine-Desilets 2021, l’une pour la photo des joueuses de football canadiennes exultant lors de la finale olympique à Tokyo, l’autre pour le portrait de l’artiste et performeur Victor Pilon qui en septembre dernier a rejoué le mythe de Sisyphe en déplaçant 50 tonnes de sable pendant 30 jours, à raison de 6 jours par semaine et 7 heures par jour.
Avis aux photographes pros, il vous reste quelques jours pour participer à la deuxième édition du Prix Herez Corpo, qui entend redonner un coup de jeune à la photo corporate.
VERBATIM 1
• « Il était peut-être perdu, s’il venait de quitter le nid, mais il était sans peur, il m’a regardée dans les yeux. » (Isabelle Pouliquen, habitante de Meudon-la-Forêt)
• « La fête est toujours liée au sacrifice, donc dans le cas des free-parties on peut peut-être dire qu’on sacrifie l’État et la société. » (Julie Hascoët, photographe)
Peut-être avez-vous découvert le travail d’Adrien Vautier à travers son reportage en Afghanistan publié dans le n°436 de Chasseur d’Images ou bien en lisant cette interview donnée à Vice alors qu’il se trouvait à Irpin en Ukraine. Dans ces deux articles transparaît une irrésistible attraction pour les théâtres de guerre. Attraction que l’on comprend mieux en écoutant le long entretien que le photographe a accordé au podcast Vision(s). Où l’on apprend que le trentenaire s’est longtemps cherché (graffeur, ultra au Montpellier HSC, etc.) avant de trouver sa voie et de comprendre que partir dans des régions où règne le chaos pouvait contribuer à son équilibre intérieur : « Je me sens en paix avec moi-même quand je fais ce métier-là. »
VERBATIM 2
• « De nombreuses spéculations et rumeurs ont circulé ces dernières années sur un « Nikon phone », un « Canon phone », etc. Des rumeurs non seulement jamais concrétisées, mais qui plus est contredites par des exemples réels : pour sa partie photo, le japonais Sharp a l’an dernier fait appel à Leica et non à un de ces compatriotes. » (Adrian Branco, journaliste)
• « C’est un énorme bond en arrière qu’a fait l’Afghanistan ces derniers mois, encore pire que si les Talibans étaient restés en place depuis 2001. » (Sandra Calligaro, photoreporter)
• « Il a fallu que je travaille dans un lieu dédié à la mort pour que je m’intéresse au vivant. »(Benoît Gallot, conservateur du Père-Lachaise)
• « La photo de création n’est pas oubliée de tous, mais dans les grands festivals elle est portion congrue… Serait-ce parce que les décideurs de ce qui «doit se montrer» n’exposent que de la photographie documentaire ? » (François Delebecque, photographe plasticien)
Attention, l’excès de Photoshop peut faire mal à la tête… mais pas l’excès de Sparks !
« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images. Visuel d’ouverture : assemblage de photos réalisées par Bernard Brault dimanche 19 juin lors du Grand Prix de F1 du Canada