
© Paul Rousteau / FFT 2024
Biberonné aux Grandes Vacances de Robert Doisneau, Paul Rousteau a tenté d’en retrouver l’esprit (la couleur en plus) pendant la résidence photographique qu’il a effectuée pour la Villa Noailles. Durant cinq étés successifs, il s’est rendu sur la côte varoise et a convié de jeunes peintres avec lui. De ce travail collaboratif est née l’exposition « Paul, la plage et les peintres », visible à Hyères jusqu’au 10 mars. Mais c’est pour une autre forme de collaboration que le photographe a fait parler lui ces derniers temps. Il est en effet l’auteur de l’affiche du prochain tournoi de Roland-Garros… ou doit-on écrire co-auteur ? Pour réaliser l’illustration qu’il avait en tête, Paul Rousteau a fait appel à Midjourney. L’image a, comme on s’en doute, suscité des commentaires outrés. L’artiste voit plutôt dans l’IA un nouvel outil à ajouter à sa palette : « Ça fait 12 ans que je suis photographe, pourquoi s’interdire de découvrir des choses ? Je n’ai pas d’idées préconçues. J’aime bien les débats. Beaucoup voient un problème avec ça, mais quand la photographie est apparue, elle a aussi créé des débats. Je préfère embrasser les choses plutôt que de dire c’est nul, je ne veux pas le faire. C’est un prétexte d’expérimentation. »
Premier homme noir sud-africain à obtenir (en 1958) une récompense photographique, Peter Magubane a chroniqué durant la première partie de sa vie les violences liées au régime d’apartheid, couvrant notamment en 1964 le procès de Nelson Mandela, dont il deviendra, 26 ans plus tard à sa sortie de prison, le photographe officiel. « Travailler en tant que photographe noir durant l’apartheid était difficile, confiait-il au Guardian en 2015. Je devais improviser : cacher mon appareil dans une miche de pain, une demi-pinte de lait ou même une bible. » Peter Magubane est mort le 1er janvier à l’âge de 91 ans.
VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU DE 2023 ? (ou pas)
• D’une guerre à l’autre, une année en enfer dans l’œil de Libé.
• « La joie, l’angoisse et tout ce qui se trouve entre les deux » : 2023 vu par les photographes d’Associated Press.
• Un tour du monde en 100 regards proposé par Women Photograph.
• Rien que pour le robot mobile utilisé par Jen Guyton pour observer la vie des hyènes, la rétrospective de National Geographic vaut le détour.
• Slate propose un diaporama à vif, reflet d’une année de manifs.
• Cristina de Middel, la présidente de Magnum, a fait sa sélection parmi les reportages de l’agence.
• Du Chili à La Réunion, de l’Islande à la Papouasie Nouvelle-Guinée, retour sur une année volcanique.
• Le diaporama de Reuters comprend 100 photos, c’est beaucoup et peu à la fois quand on sait que les photographes de l’agence en ont produit 1,3 million durant l’année écoulée.
• Le monde anglo-saxon se taille la part du lion dans la rétro de Time Magazine.
• L’Europe est mieux représentée dans celle de l’agence EPA.
• Et quid des antipodes ?
• 2023 en toute sensualité à travers les visions barrémoustillantes de Lin Zhipeng, Shae Detar et consorts.
• Concluons avec quelques notes joyeuses signées par les photographes de l’AFP.
VOUS AVEZ DIT BIZARRE ?
• Nick Sherlock a mis au point un drôle d’objectif dédié à la stéréoscopie.
• Quand les 18 Mpix inscrits sur la boîte et la promesse d’un zoom optique x8 se révèlent tout simplement faux…
• John Yuyi a fait de sa rhinoplastie, ou plus exactement de son nez tout neuf, le sujet de In memory of…, un livre pour le souvenir puisque, deux semaines après l’opération, elle a décidé de revenir à son nez d’origine !
• Pour sa prochaine exposition, l’Espace Images Vevey cherche des photos de Père Noël décalées.
• Un chamois a été vu dans un champ de Gironde.
• Coiffé d’un couvre-chef de circonstance, Feng Li présente son nouveau livre, consacré à son animal de compagnie (quelques images ici).
• Adepte des Sony Alpha mais pas convaincu par le design des boîtiers, Andrea Pizzini a décidé de les redessiner avec l’aide d’une IA.
• Douchynois, Douchynoises, il ne vous reste plus que quelques jours pour découvrir les images de Robin Lopvet.
• Une habitante de Tampa poursuit en justice la compagnie Reese’s parce que la photo des confiseries sur les emballages ne correspond pas à la réalité.