Suivi par 355000 personnes, le compte Instagram @thebandwashere fait dialoguer des images d’artistes cultes (de Johnny Cash à Mary J. Blige en passant par Macaulay Culkin) avec les lieux actuels où ils ont été photographiés. On peut trouver le geste vain, mais il a le mérite de faire revivre des clichés ayant marqué la pop-culture. À l’initiative du projet, on trouve Steve Birnbaum, un photographe new-yorkais qui, avec le temps, a développé son sens de l’observation, voire des dons de détective : « Certains lieux nécessitent des recherches approfondies : lire les interviews, analyser les anecdotes de tournées et utiliser des outils tels que Google Maps pour comparer les paysages passés et présents. » De ce côté-ci de l’Atlantique, Le Superposeur s’est lui concentré sur les scène issues de films. Avec un même bonheur. Si comme eux vous vous sentez l’âme d’un enquêteur, sachez qu’à l’occasion des 80 ans du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme, un concours photo est organisé sur ce même principe de superposition « avant-après ». Les photos d’époque, à retrouver ici, ont été prises dans une trentaine de villes françaises. À vous de rephotographier le lieu en trouvant le bon point de vue ! Attention cependant, le règlement est clairement abusif.

LES VISIONS D’EMMA BURLET

Chaque parcours a ses singularités. Si son arrière-grand-père arménien ne s’était pas fait doubler par Danone, Emma Burlet serait peut-être aujourd’hui la reine du yaourt. Les aléas familiaux et son goût personnel l’ont finalement conduite vers l’image. Et l’on s’en réjouit, car sans cela on aurait été privé de ses photographies… et d’un excellent épisode du podcast Vision(s). Emma Burlet y raconte comment elle s’est pris d’intérêt pour l’argentique, comment elle a géré ses commandes lors de sa maternité ou comment sa famille (on y revient) a littéralement guidé son regard. Ainsi, c’est en rendant visite à sa mère installée en Suède qu’elle a découvert Älmhult, fief d’Ikea où elle a réalisé sa série « Small Land ».

LA CHINE ET LE VIETNAM DE RIBOUD

Dans son numéro du 18 février dernier, « Invitation au voyage », le magazine de l’évasion culturelle d’Arte, s’est adressé à nos papilles avec des sujets sur la frite belge et le porc au taro hawaïen, mais aussi à nos pupilles avec un reportage sur la relation qu’entretenait Marc Riboud avec la Chine. Dans un va-et-vient entre les clichés noir et blanc et les paysages actuels, on saisit comment le photographe a su capter au fil d’une vingtaine de voyages l’âme du petit peuple chinois. Le tout est soutenu par des témoignages de première main, notamment de Xiao Quan qui fut son assistant pendant quatre ans. Grand voyageur, Marc Riboud s’est aussi rendu maintes fois au Vietnam, destination à laquelle le musée Guimet consacre, jusqu’au 12 mai, une rétrospective centrée sur la période 1966-1976. Des reportages en temps de guerre donc, dont Lorène Durret, commissaire de l’exposition, définit les contours au micro de FranceFineArt.

PHO•pho•phoTUS !

Sur le principe de feu Motus, saurez-vous trouver ce mot de quatre lettres en lien avec la photographie ?

EN BREF ET EN VRAC...

Louise Pearson, commissaire de l’exposition « Celebrating 40 Years of Scotland’s Photography », vous propose un quiz sur la photographie écossaise.
Repérée sur seenthis.net, une planche d’Achille Talon dans laquelle le personnage confirme sa réputation de « gros bourgeois bavard » (dixit Goscinny).
Avec « The Soul speaks », Ellen Friedlander met à jour l’âme de ses modèles en utilisant la pose longue et le photomontage.
Dans la série « c’est potache mais ça marche », Tom Calton vous présente un objectif à sténopé imprimé en 3D à la forme… suggestive.
Pas moins potache, cet extrait d’un épisode de South Park vieux de 25 ans.
Le portrait subaquatique ne présente pas les mêmes difficultés si on le pratique dans la mer des Caraïbes ou dans les lacs suisses. Et cela n’est pas qu’une histoire de température, nous rappelle Myriam Larbi.
L’époque des livres photo grand format est-elle révolue ?
Les photos illustrant les fiches Wikipedia des célébrités sont souvent mauvaises, mais WikiPortraits a décidé d’y remédier en envoyant des photographes sur les festivals ciné et autres événements culturels. 
Formée à la sculpture, Barbara Probst multiplie les points de vue dans ses séries photographiques pour montrer comment un changement d’angle, même minime, peut transformer une composition.
Quand l’art du timing rejoint le sens de l’observation : bienvenue dans l’univers d’Eric Kogan.
Pietro Lazzaris nous invite à découvrir l’Amérique depuis la cabine de ceux qui la sillonnent : les chauffeurs poids-lourd.
C’est à moto, pour sa part, que Robin de Puys est partie à la découverte des États-Unis. Un road-trip dont la photographe a rapporté une galerie de portraits saisissante.
En cette « Semaine de la presse et des médias dans l’école », lisez et faites lire cet article de Pauline Escande-Gauquié encourageant à regarder les images avec un esprit critique.
En français, scrapbooking se dit « collimage ».

Autour des années 2000, je me souviens d’un commercial qui nous présentait le premier appareil photo numérique, de marque Olympus. On a tous rigolé parce que l’appareil était vendu sans la technologie pour développer les photos. Un peu comme si on vous vendait une voiture en vous disant que le moteur serait livré plus tard.

MARC HILT

Quand je revois le premier album Gallimard [consacré aux photos d’Hervé Guibert], il y a des photos qui ne vont pas du tout ensemble. Au départ, je ne m’en étais pas rendu compte, mais j’ai appris à avoir cet œil-là. Il y a des photos fortes et d’autres faibles, des photos qui se parlent et d’autres pas du tout. Didier Léger, le tireur d’Hervé qui travaillait au laboratoire Imaginoir, m’a appris à faire ces différences en me montrant plusieurs tirages d’une même photo. Ça a été une initiation totale.

CHRISTINE GUIBERT

la petite Musique de fin

« J’aurais dû prendre plus de photos, j’aurais dû vivre plus longtemps, j’aurais dû aimer davantage quand j’ai pu… » C’est sur ses mots répétés par un vieil homme à barbe blanche (parfois interrompu par une grenouille douée de parole) que s’ouvre DeBÍ TiRAR MáS FOToS, court-métrage de Bad Bunny annonçant son nouvel album, trépidant hommage à ses racines portoricaines. La nostalgie est de mise aussi dans « Turista », chanson extraite dudit album.
Una foto bonita, un atardecer hermoso
Una bailaíta’, tu cadenita de oro
Estuvimo’ tan cerquita, mirándono’ a los ojo’
Dime si viste la pena de mi corazón roto

« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile
à travers quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.