commentaire de Pierre Grave dans R.P.

Démarré par yoda, Mars 17, 2014, 10:30:09

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yoda

je ne pensait pas que ce post tournerai uniquement autour du sujet concernant les personnes photographiés.
ce n'était pas vraiment le but, le sujet a été maintes fois débattu.

reprenez le texte de Pierre Grave en début du post:
il ne parle pas seulement des gens! ;)

Runway

Quand je vais au parc, je ne prend pas de photo des gamins, je ne voudrais pas me faire casser la gueule par un père qui crois que je me masturbe sur la photo de son môme couvert de la tête au pied avec ses gros vêtements d'hiver.

Alors je me concentre sur les écureuils. Je suis devenu zoophile. Mais c'est pas grave, tout le monde s'en fout des écureuils.

yoda

Citation de: Runway le Mars 18, 2014, 00:58:43
Quand je vais au parc, je ne prend pas de photo des gamins, je ne voudrais pas me faire casser la gueule par un père qui crois que je me masturbe sur la photo de son môme couvert de la tête au pied avec ses gros vêtements d'hiver.

Alors je me concentre sur les écureuils. Je suis devenu zoophile. Mais c'est pas grave, tout le monde s'en fout des écureuils.
ah non non!
si tu es devenu zoophile, tu va avoir des problèmes avec Brigitte Bardot! ;D ;D ;D ;D

langagil

Citation de: Runway le Mars 18, 2014, 00:58:43
Quand je vais au parc, je ne prend pas de photo des gamins, je ne voudrais pas me faire casser la gueule par un père qui crois que je me masturbe sur la photo de son môme couvert de la tête au pied avec ses gros vêtements d'hiver.
Alors je me concentre sur les écureuils. Je suis devenu zoophile. Mais c'est pas grave, tout le monde s'en fout des écureuils.

On en arrive là....................de même que si je vois un gosse pleurer seul dans un magasin, je m'éloigne au plus vite: "courage fuyons"       
J'ai subit également ce désagrément lors d'un cours photo que je suivais. La mission était: "reportage photo à la Foire automnale de Liège".............même Ethan Hunt ne s'en serait pas sorti indemne, j'ai donc contourné le sujet avec des photos des préparatifs et de site après départ des visiteurs; mes petits camarades de stages n'ont rencontré que des problèmes, du coup la prof a éliminé le sujet pour les années futures  :'(
LabelImage

chaosphere

CitationLes grand photographes de rue commencent toujours par parler avec les gens.
n'importe quoi...  ::)

Canito


Arnaud17

Le tir aux drones finira par remplacer le balltrap.
veni, vidi, vomi

Nicolas Meunier

Citation de: chaosphere le Mars 18, 2014, 23:50:00
n'importe quoi...  ::)

Voila qui est argumenté!

Donc quand tout au long de photos de guerres, de reportages à travers le monde, les photographes racontes en texte toutes l'histoire des gens sur la photo... ils inventent tout?

Saisir un instant c'est une chose, continuer par expliquer aux gens, leur parler, ineteragir avec eux c'est quand même cent fois mieux que de ce croire en safari ou au zoo.

Canito

Je ne vois pas le rapport avec la photo de rue.

Arnaud17

La Hongrie vient de passer une législation qui impose au photographe d'obtenir une autorisation écrite de toutes les personnes qui se trouvent sur la photo avant de la publier.
Non, ils n'interdisent pas la photo de rue mais, c'est tout comme.
veni, vidi, vomi

muadib

En 1932, un tribunal déclare à propos d'une personne qui se reconnaît sur une carte postale montrant les travaux des champs : « l'image d'un individu dans la rue se trouve livrée à tous les regards que le dessin ou la photographie ne fait que fixer de façon durable. Il n'existe aucune disposition légale limitant ces regards ou interdisant cette fixation ou cette représentation. La représentation dans ces conditions de l'individu rentre dans les servitudes normales de notre vie en société et ne peut être davantage prohibée que les comptes rendus descriptifs par voie de presse. »  :)

Mais en 1905, le juge de paix de Narbonne reconnaît que tout individu à un droit sur ce qui se passe dans la rue et qu'il peut prendre un cliché de ce qu'il voit et qu'il peut le reproduire  sans le consentement des personnes dont les traits sont représentés, mais que ce droit cesse dès que la personne représentée manifeste son opposition. La publication en dépit de cette opposition est fautive.  :(

Et un jugement de 1965 dont j'aime beaucoup les motivations, à propos de touristes devant la tour de Pise en tenue légère,
« en stationnant en un lieu public, ces personnes se sont exposées aux regards de tous, et leur présence devant un monument public ne saurait leur conférer le droit exorbitant d'empêcher toute prise de vue. » (Ils étaient en bermuda et chemises à fleurs en train de faire les cons devant la Tour de Pise pour un copain si je me rappelle bien)

Bref les jurisprudences contradictoires ne sont pas d'aujourd'hui et en matière de droit à l'image (comme en matière de droits d'auteur), les tribunaux ne nous disent pas tant le droit que l'opinion du juge.   ;)


Nicolas Meunier

Citation de: Canito le Mars 19, 2014, 14:43:16
Je ne vois pas le rapport avec la photo de rue.

hummm... tu mets quoi alors dans photo de rue très connus?

muadib

Citation de: Nicolas Meunier le Mars 19, 2014, 15:26:12
hummm... tu mets quoi alors dans photo de rue très connus?

La préface de Robert Doisneau au livre  Droit de la photographie (1973) de Pierre Frémond commençait par la phrase : "Je ne puis apporter que le point de vue du délinquant"

Canito

Citation de: Nicolas Meunier le Mars 19, 2014, 15:26:12
hummm... tu mets quoi alors dans photo de rue très connus?

On ne va pas se lancer dans un débat oiseux sur la photographie de rue, mais ce que tu décris en est fort éloigné et s'apparente beaucoup plus au documentaire ou au reportage. En photographes de rue connus (précision étant faite que leur œuvre ne se limite pas à cette pratique), on peut citer Garry Winogrand, William Klein, Bruce Gilden, Lee Friedlander, Mark Cohen, Martin Parr, Saul Leiter, Stephen Shore, etc. sans compter nos illustres et précurseurs concitoyens.

Vinch

Citation de: yoda le Mars 17, 2014, 14:10:14
sauf qu'il ne s'agit pas toujours de photographier des personnes!
Ce qui est sans doute vrai dans bon nombre de cas. Mais, la "victime" ne voit pas ce que le photographe cadre exactement et elle préfère ne pas prendre le risque de voir son image diffusée partout.

Sur le fond, les différentes interventions montrent une chose: internet et la photo numérique ont modifié considérablement les relations sujets humains/photographes en raison du risque de voir son image utilisée et diffusée à tort et à travers. Il faut donc que de nouveaux codes sociaux s'établissent afin de régir ces relations. Avant d'arriver un consensus, on passe par des refus exagérés de la part des sujets et des comportements maladroits ou outranciers de la part de certains photographes.

J'avoue que retrouver mon portrait sur un forum ou un réseau social me rendrait furieux. Et je n'ai aucune confiance en un type que je croiserais dans la rue et qui soudainement se mettrait à me photographier. Je m'interdis donc de le faire et, lorsque je prends des photos de rue, de diffuser tout portrait ou toute visage reconnaissable.

Arnaud17

Citation de: Nicolas Meunier le Mars 19, 2014, 15:26:12
hummm... tu mets quoi alors dans photo de rue très connus?

Pour que la photo de rue devienne très connue, il faut y mettre quoi, à ton avis ?
veni, vidi, vomi

chaosphere

CitationJe ne vois pas le rapport avec la photo de rue.
+1
tu parles de reportage documenté, pas de street photos / photos de rue. Je sais parfaitement ce que c'est d'aborder les gens et d'apprendre à les connaitre pour en tirer une histoire puis un portrait, c'est le gros de mon travail. Ce n'est absolument pas la démarche de la photo de rue, mais celle de la photo documentaire. Les deux ont un lien sociologique, avec des approches différentes. La photo de rue ce n'est pas le safari/zoo, mais plutôt la photo d'affut : tu ne payes pas pour photographier, par contre tu peux y jouer tes dents...

Photo de rue très connue ? Vivian Maier, Joel Meyerowitz, Elliot Erwitt

Screeny

Voici un sujet intéressant avec des points de vue intéressants qui se complètent finalement même s'ils s'opposent aussi, parfois.

Je m'interroge beaucoup aussi là dessus en admettant que je ne pourrai, par exemple, plus faire une  partie significative de ce genre de photos aujourd'hui : http://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,206437.msg4555582.html#msg4555582

Tout a changé et Vinch l'explique très bien :

Citation de: Vinch le Mars 22, 2014, 10:27:25
Ce qui est sans doute vrai dans bon nombre de cas. Mais, la "victime" ne voit pas ce que le photographe cadre exactement et elle préfère ne pas prendre le risque de voir son image diffusée partout.

Sur le fond, les différentes interventions montrent une chose: internet et la photo numérique ont modifié considérablement les relations sujets humains/photographes en raison du risque de voir son image utilisée et diffusée à tort et à travers. Il faut donc que de nouveaux codes sociaux s'établissent afin de régir ces relations. Avant d'arriver un consensus, on passe par des refus exagérés de la part des sujets et des comportements maladroits ou outranciers de la part de certains photographes.

J'avoue que retrouver mon portrait sur un forum ou un réseau social me rendrait furieux. Et je n'ai aucune confiance en un type que je croiserais dans la rue et qui soudainement se mettrait à me photographier. Je m'interdis donc de le faire et, lorsque je prends des photos de rue, de diffuser tout portrait ou toute visage reconnaissable.

Je pense que l'on assiste en fait à une sorte de privatisation de plus en plus poussée de ce qui reste pourtant l'espace public. Avant, on ne se posait pas ce genre de questions : la rue et les humains qui y circulaient étaient globalement associés  à un espace public avec lequel on pouvait jouer, composer, chercher, dans une forme d'innocence et de spontanéité joyeuses.

Aujourd'hui, l'espace public se décompose en de multiples espaces privés - ou plutôt : d'espaces que l'on décide de privatiser et parfois sans limites et de façon bien excessive-  et l'on ne peut qu'y marcher sur des œufs quand on veut faire des photos spontanées et « volées ».

Alors il reste quand même la possibilité (toute relative et bien fragile) de négocier une approche, ou la chance d'inspirer aux sujets une forme de sympathie immédiate ? Mais il faut être alors vraiment en forme et sûr (ou pas trop sûr justement?) de soi ...

Personnellement, aujourd'hui, le plus souvent, en guise de photos spontanées de rue je me borne à tenter de saisir des scènes où les gens s'exposent volontairement en sachant pertinemment qu'ils peuvent être photographiés dans ces circonstances (fêtes, spectacles, démonstrations...), en prenant alors bien soin de ne pas donner d'eux une image dévalorisante, bien au contraire,  mais ce n'est plus exactement de la photo de rue, j'en suis bien conscient.

Et je pense qu'avec la disparition de ce grand art photographique, pour les temps futurs on risque de perdre la mémoire de témoignages, et de facettes pertinentes et instructives de notre société d'aujourd'hui qui pourraient être pourtant bien utiles pour nos générations futures. Car s'il ne devait rester de notre époque que des centaines de milliers de selfies....et bien...à vous de juger !!!  ::)


Jean-Henri Lambert

Ce qui est surprenant c'est qu'en parallèle dans le monde virtuelle l'espace privé tant à disparaitre sans que cela trouble plus que ça.

Le gars qui va raller parce qu'il est pris en photo dans la rue sans même être le sujet principal à de bonne chance d'exhiber sa vie privée sur facebook et instagram.

drôle de dualité.

kochka

Ne serait-ce pas  la volonté de maitriser son image.
Si qq montre les fesses du voisin, le voisin ne sera peut-être pas heureux d'être reconnaissable sur la photo, sauf... si il a volontairement mis ses fesses en public pour montrer son mépris de quelque chose.
Technophile Père Siffleur

Jean-Henri Lambert

De croire maitriser son image, plutôt ;-)

Screeny

Citation de: Jean-Henri Lambert le Mars 22, 2014, 18:48:18
Ce qui est surprenant c'est qu'en parallèle dans le monde virtuelle l'espace privé tant à disparaitre sans que cela trouble plus que ça.

Le gars qui va raller parce qu'il est pris en photo dans la rue sans même être le sujet principal à de bonne chance d'exhiber sa vie privée sur facebook et instagram.

drôle de dualité.

C'est vrai ! Bien vu : on pourrait croire en effet que c'est l'espace virtuel où les gens s'affichent eux-mêmes sans vergogne qui devient en fait une sorte de nouvel espace public.

Inka

Citation de: Jean-Henri Lambert le Mars 22, 2014, 18:48:18
Le gars qui va raller parce qu'il est pris en photo dans la rue sans même être le sujet principal à de bonne chance d'exhiber sa vie privée sur facebook et instagram.

Une nuit de tempête le vent à renversé une grande triple porte en bois et je suis venu faire des photos au flash du sinistre pour l'assurance. Lors d'un des coup de flash une voiture passait, un homme jeune en est descendu très remonté  ;) et m'a dit : et mec pourquoi tu m'as photographié ! Il n'avait pas l'air commode du tout et je lui ai dit que ce n'était pas lui que je photographiais, mais la porte cassée, il ne m'a pas cru.

Si j'avais eu le sang aussi chaud que lui, ça partait en bataille de rue, mais je suis un homme très calme et mon amie aussi et nous avons trouvé les mots... Il est reparti en nous serrant la main, mais ce type de situation peut très vite dégénérer...

Carolorégien

Jean-Henri Lambert

Avoues  qu'un inca armé d'un appareils photo et d'un flash une nuit de tempêtes ça peut impressionner et inquiéter  ;-)

Dominique

Citation de: Jean-Henri Lambert le Mars 22, 2014, 18:48:18
Ce qui est surprenant c'est qu'en parallèle dans le monde virtuelle l'espace privé tant à disparaitre sans que cela trouble plus que ça.

Le gars qui va raller parce qu'il est pris en photo dans la rue sans même être le sujet principal à de bonne chance d'exhiber sa vie privée sur facebook et instagram.

drôle de dualité.

Il n'y a pas de dualité.

Si on me shoote dans la rue, je ne suis pas content parce que je n'ai pas donné mon accord,

Si je me photographie pour FB, c'est moi qui décide.
Let's go !