Le festival toulousain MAP, qui devait ouvrir ses portes hier, a trouvé refuge sur Internet. Logiquement renommé E-MAP, il propose sur son site et ses réseaux sociaux un panel d’activités réjouissantes : des expos en ligne présentées quotidiennement par les photographes eux-mêmes, un cours photo live animé par Julien Mignot et même un « e-Marathon photo ». En ces temps délicats pour la culture vivante, on salue la capacité de rebond de l’équipe du MAP mais aussi sa probité puisqu’elle maintient le paiement des droits d’auteur pour chacun des photographes exposés.


En référence au numéro de ce « Clique clac », on a tapé dans Google « 140+photographie » – juste pour voir – et on est tombé sur ce cliché macabre qui, paraît-il, revient chaque été alimenter les discussions sur les réseaux sociaux. Cette photo choc ne date pas d’hier, elle a été publiée en juillet 1980 dans Paris Match et elle est l’œuvre de Manuel Litran. Pour pointer la lâcheté de celles et ceux qui abandonnaient leurs animaux domestiques à la veille des départs en vacances, le photographe avait fait déposer sur le circuit de Magny-Court les 140 cadavres de chiens que la SPA avait euthanasiés (comme la loi l’y obligeait alors) durant les deux jours précédant le shooting. L’histoire est détaillée ici.


Il y a une semaine, Télérama choisissait pour sa couverture un portrait de l’actrice Florence Loiret Caille. Dans un passionnant papier sur les coulisses de la fabrication de l’hebdomadaire, Laurent Abadjian, directeur du service photo, dévoile les différentes options qui s’offraient à lui : image d’archive, autoportrait de la comédienne à son domicile ou séance impromptue depuis la rue (distanciation sociale oblige). Laquelle a-t-il choisie ? Réponse ici (à peu près au tiers de l’article). 


Comédienne et ventriloque dans une première vie (si si), Carla Rhodes s’est lancée il y a deux ans à peine dans le reportage photo nature. Et depuis elle enchaîne les publications et les prix. Sa série la plus connue, « Beautiful scavengers », s’intéresse à ces animaux, ces femmes et ces hommes qui (sur)vivent sur les montagnes de déchets d’une décharge de la vallée du Brahmapoutre. Un sujet fort qui a logiquement valu à la photographe américaine un coup de cœur du jury lors du dernier concours du Festival de l’Oiseau. Annulation du festival oblige, le prix du public dudit concours est cette année décerné via Internet. Vous avez jusqu’au 18 avril pour voter pour l’une des 63 images présélectionnées.


Le flou demeure quant à la tenue ou non du festival « Les Femmes s’exposent ! », mais quoi qu’il advienne les trois prix décernés à cette occasion seront maintenus. Pour rappel, le Grand Prix LFSE récompense un sujet photographique en lien avec les droits fondamentaux ; le Prix OBS s’attache à primer un travail documentaire ou journalistique mettant en lumière un sujet original ; et le Prix SAIF est attribué à un travail artistique proposant une réflexion sur le soin. Les dates limite de participation sont fixées au 10 mai pour les deux premiers et au 4 mai pour le troisième. Ces trois prix sont, il va de soi, réservées aux femmes photographes. Plus de détails ici.


EN BREF ET EN VRAC…
• Les Rencontres d’Arles auront-elles lieu ? Son directeur « étudie tous les scénarios ».
• Le pôle de photographie Stimultania annonce le lancement du 2e numéro de son magazine Expérimentations splendides.
• Olivier Culmann sur les traces de François Morel.
• Un plan de 2,2 milliards de dollars pour aider les entreprises japonaises à déplacer leurs unités de production hors de Chine.
Saurez-vous répondre au mini-quizz d’Alexis Rime ? (illustration en images pour la question n°2)
Véronique de Viguerie, de Mossoul à Mulhouse
Conservez vos fichiers pendant 10000 ans grâce au Projet Silica.
• Un regard inédit sur les insectes et parasites, grâce à Jannicke Wiis-Nielsen.
• Kodak détient le record du plus grand puzzle du monde.
• En soutien aux artistes, le Frac Nouvelle-Aquitaine lance un programme de commandes exceptionnel.
• Qu’a photographié le satellite Hubble le jour de votre anniversaire ?


Les noms de Cameron Canela, Tiffany Brookes ou Makayla Cox vous disent quelque chose ? Alors, de deux choses l’une : soit vous fréquentez un peu trop Pornhub, soit vous connaissez déjà le travail de la photographe texane Mary Beth Koeth sur ces mères de famille pas comme les autres.


Missionné par L’Équipe, Sébastien Boué est allé rendre visite à Renaud Lavillénie chez lui, au pied des volcans d’Auvergne. Un reportage pas comme les autres


Dans le cadre l’Année de la BD, la Bibliothèque nationale de France a lancé une application permettant de créer soi-même ses bandes dessinées (du strip en deux cases au roman graphique) à partir de milliers d’illustrations et de photographies issues des collections patrimoniales de la Bibliothèque. Les amateurs de détournement apprécieront. De même qu’ils apprécieront Ça va pas durer longtemps mais ça va faire très mal, roman-photo au titre prémonitoire signé par Grégory Jarry et librement téléchargeable sur le site des éditions Flblb (où vous trouverez également des BD plus traditionnelles et tout à fait conseillées).


« Quand la crise sera passée, car tout passe, toujours, quels êtres humains serons-nous devenus ? »


« Clique clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.