Lancée le week-end dernier, la 34e édition du Festival de l’Oiseau et de la Nature commencera véritablement pour les passionnés de photo ce vendredi 18 avril, date où débuteront les « Rencontres de la photo nature ». Ce festival dans le festival réunit sous un chapiteau à Cayeux-sur-Mer une vingtaine d’expositions, parmi lesquelles « Automne » de Bastien Riu. Parrain de l’événement, le photographe a aussi eu l’honneur un peu plus tôt dans l’année de présider le jury du concours photo. Dans le dernier numéro de Nat’Images, vous avez pu découvrir les lauréats de chaque catégorie. Pour voir l’intégralité du palmarès (finalistes inclus), nous vous invitons à consulter le portfolio réalisée par notre rédaction. Une lecture à compléter impérativement par le visionnage de cette vidéo, dans laquelle les membres du jury défendent leurs choix. Un exercice suffisamment rare pour être salué.
La passion naturaliste ne s’arrêtant pas à la photographie, on signale à celles et ceux que le sujet intéresse que huit films de la programmation sont à visionner en libre accès sur SalamandreTV pendant la durée du festival.

AVENTURE TOUT CONFORT

Le site web de Margot Sib regorge de photos exotiques qui nous font voyager du Panama à la Norvège et du Kenya jusqu’à l’Antarctique. Pour autant, ne la présentez pas comme une aventurière : « Je ne fais rien de vraiment exceptionnel. Je ne pars pas en voilier toute seule. Si j’étais partie en Antarctique en voilier, là, je pourrais dire que c’était une véritable aventure. Mais ici, je suis dans un cocon de confort. J’ai de l’eau chaude, du chauffage, de la nourriture… et ce n’est même pas moi qui l’ai préparée ! » La Malouine d’adoption, qui s’est pris très tôt de passion pour le photoreportage animalier, occupe en effet le poste de guide naturaliste pour la compagnie de croisière Ponant. Ce poste enviable lui a permis de pagayer au milieu des baleines ou d’observer les ébats des manchots. Évidemment, le tourisme de luxe se marie mal avec la crise climatique et le devenir incertain de la faune sauvage. Sans nier le problème, Margot Sib veut croire qu’elle œuvre, à son échelle, pour une meilleure compréhension du vivant : « La population aisée [qui participe à ces croisières] peut avoir un réel impact par la suite. Si on réussit à les sensibiliser et à leur faire comprendre l’importance de la préservation de l’environnement, ce sont eux qui, ensuite, pourront financer des associations luttant contre le plastique, la surpêche… » L’espoir fait vivre.

UN CAVALIER ET SA NOUVELLE MONTURE

Avec 25 petits points en quatre courses, l’association Ferrari-Lewis Hamilton est encore en rodage. Sur les réseaux, elle avait pourtant démarré sur les chapeaux de roue. Postée le 20 janvier 2025 sur Instagram, la photo marquant l’arrivée du pilote britannique dans la légendaire écurie italienne a atteint des records de likes. Le Dessous des images s’est penché sur ce cliché posé où, du manteau porté sur les épaules au choix du modèle F-40 en arrière-plan, tout a été calculé pour susciter l’adhésion des tifosi. Benedek Lampert est-il l’un d’entre eux ? En tout cas, ce photographe hongrois ne ménage pas ses efforts lorsqu’il s’agit de recréer l’ambiance des grands prix avec trois bouts de carton, de la peinture et des modèles réduits de F1.

PHO•pho•phoTUS !

Sur le principe de feu Motus, saurez-vous trouver ce mot de cinq lettres en lien avec la photographie ?

EN BREF ET EN VRAC...

Le 16 mars, le gouvernement Trump a expulsé vers le Salvador 238 Vénézuéliens accusés d’appartenir à un gang. Ils ont ensuite été transférés au Centro de Confinamiento del Terrorismo (CECOT), prison de haute sécurité où Philip Holsinger a documenté leur transformation « en fantômes ».
De passage au Musée Photo Élysée de Lausanne, le journaliste Adrien Krause est tombé sur une cinquantaine de négatifs jamais développés de Nicolas Bouvier.
La Fête de la tulipe bat son plein à Morges en ce moment. Un rendez-vous que ne manqueraient pour rien au monde Beatriz Rodriguez et Yves Burdet.
Les champions ne sont pas toujours ceux que l’on croit… dans sa dernière série, Bastiaan Woudt élève de jeunes Zambiens atteints du VIH au rang de figures héroïques.
La photo de groupe qui clôt The Shining de Stanley Kubrick a suscité beaucoup de questions. Certaines restent en suspens, mais l’énigme de sa provenance est désormais résolue.
Quelques photos (La lune d’Adolphe Neyt, Moederziel de Lieve Blancquaert et Bokrijk ou un tirage de Lee Miller) concourent au titre de « Chef d’œuvre de l’année » décerné dans le cadre de la Semaine des Musées belges. Et vous pouvez voter !
Avec leurs couleurs rappelant les cartes postales d’antan, la nostalgie irrigue les images d’Éloïse Labarbe-Lafon, trentenaire à l’imaginaire fécond.
30 ans, c’est également l’âge de Shengzhe, photographe chinois spécialisé dans le nu masculin qui a dû déménager à Tokyo pour pouvoir montrer son travail.
Hicham Benohoud revisite la photo de classe.
Vous aimez la photo ? Vous aimez les ambiances horrifiques ? The Photographer est peut-être un jeu vidéo pour vous.
En langue atikamekw, lune se dit « tipiskaw pisim », un astre que connaît bien Eneri Saku Sakidan Mattawa pour le photographier depuis qu’il a 14 ans. Harshwardhan Pathak est également passionné d’astrophotographie, mais contrairement au jeune Canadien, il ne sort jamais de chez lui pour faire ses images : il pilote des télescopes à distance.
Rat de musées, Stefan Draschan cherche (et trouve !) les accords entre les visiteurs et les œuvres accrochées. L’histoire ne dit pas s’il peste contre les utilisateurs de smartphones.
La photographie n’est pas une fin en soi, elle peut mener à d’autres pratiques artistiques, comme la sérigraphie.

Une image commence souvent par le « où » – c’est le « si » qui n’est pas encore décidé. Et si je me tenais ici ? Et si je regardais de cette façon ? Et si je tenais cet objet… ? Je comparerais ce processus à celui d’un écrivain ou d’un acteur. J’arrive à un endroit et, pour moi, l’histoire est déjà écrite par le lieu. Ce sont les vêtements que je porte et les objets que je choisis pour m’accompagner qui contribuent à compléter cette histoire.

AGNIESZKA SOSNOWSKA

La photographie animalière est un métier précaire. On n’est pas beaucoup en France à ne vivre que de ça. Beaucoup ont un travail à côté. Ce n’est pas mon cas, et je suis très conscient de ma chance. On vit de la photographie animalière par différents biais, moi c’est par la vente de tirages et de livres. Ça n’a pas toujours été facile, le chemin a été long, mais j’ai la chance aujourd’hui de ne pouvoir faire que ça.

ADRIEN FAVRE

la petite Musique de fin

Même si son nom ne parle pas forcément, Robert Ascroft est ce qu’on appelle un photographe installé. Depuis 2000, ses portraits du tout Hollywood illustrent les pages de Spin, Vanity Fair ou Esquire. Le monsieur a aussi des accointances avec les (semi-)vedettes de la pop. De là à produire sa propre musique, il y a un pas… que Robert Ascroft franchit de belle manière, comme le prouve ce « Faded photographs » réalisé en duo avec Ruth Radelet, ex-chanteuse de Chromatics. Les amateurs de dreampop (et de Barbarella) apprécieront.

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