Exposition & paliers EV

Démarré par Couscousdelight, Août 30, 2013, 18:12:20

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Couscousdelight

C'est peut-être une question idiote, mais je vous la pose :
Pourquoi les appareils photos numériques ont-ils la contrainte d'ajuster l'exposition d'une scène par paliers de 1/2 ou 1/3 d'EV ?
Si la luminosité d'une scène est de 7.3 EV, l'appareil devra ajuster au plus juste, (7.5 Ev par paliers de 1/2; 7.2 EV par paliers de 1/3 EV), alors pourquoi ne pas s'affranchir des ouvertures & vitesses par paliers, et proposer un appareil qui "expose juste" ?
N'est-ce pas un héritage de l'argentique dont on pourrait se passer ?

C'est cette exposition par paliers qui est la cause principale des effets de scintillement qu'on voit quand on capture des séquences Time-lapse, d'où ma "préoccupation" :)

Encore une petite question ; comment se passe la mesure d'expo avec une caméra vidéo ou ciné ? J'imagine qu'il n'y a plus de paliers comme pour les appareils photos.

jaric

Ce n'est pas le cas, le diaph et/ou la vitesse (suivant le mode choisi) sont ajustés de manière continue, seul l'affichage s'effectue par paliers pour des raisons de lisibilité.
Bien sûr le réglage manuel permet l'ajustement au choix par tiers, moitié ou valeur entière.

Verso92

Citation de: Couscousdelight le Août 30, 2013, 18:12:20
C'est peut-être une question idiote, mais je vous la pose :
Pourquoi les appareils photos numériques ont-ils la contrainte d'ajuster l'exposition d'une scène par paliers de 1/2 ou 1/3 d'EV ?

Comme expliqué par jaric, ce n'est pas le cas...
Citation de: Couscousdelight le Août 30, 2013, 18:12:20
N'est-ce pas un héritage de l'argentique dont on pourrait se passer ?

En argentique, ce n'était pas le cas non plus...

seba

En plus, avec les galvanomètres à aiguille dans les viseurs, l'affichage n'avait aucun palier.

Verso92

Citation de: seba le Août 30, 2013, 19:43:39
En plus, avec les galvanomètres à aiguille dans les viseurs, l'affichage n'avait aucun palier.

Surtout que l'ouverture, même si crantée, est réglable elle aussi en continu...

giraffe

Je croyais que la variation de l'ouverture, en raison du principe de construction, se faisait par paliers (même s'il sont plus nombreux que sur les anciens objectifs manuels) ?
Le temps d'exposition, lié à la vitesse de calcul des systèmes numériques, doit être lui considéré comme variant en continu en raison de l'extrême petitesse de l'incrément.

Verso92

Citation de: giraffe le Août 30, 2013, 19:55:33
Je croyais que la variation de l'ouverture, en raison du principe de construction, se faisait par paliers (même s'il sont plus nombreux que sur les anciens objectifs manuels) ?

Prends en main un objectif et pousse avec le doigt la commande du diaph : tu comprendras tout de suite !
Citation de: giraffe le Août 30, 2013, 19:55:33
Le temps d'exposition, lié à la vitesse de calcul des systèmes numériques, doit être lui considéré comme variant en continu en raison de l'extrême petitesse de l'incrément.

Rien à voir, en l'occurrence...
(un système analogique peut proposer une continuité de réglage plus "continue" qu'un système numérique, par définition)

giraffe

Je suis de ton avis, mais le système de mesure à pleine ouverture prend quoi comme valeur si tu places la bague entre deux crans ?

seba

Citation de: giraffe le Août 30, 2013, 20:07:03
Je suis de ton avis, mais le système de mesure à pleine ouverture prend quoi comme valeur si tu places la bague entre deux crans ?

Pas de souci, le curseur du potentiomètre du simulateur d'ouverture fonctionne en continu.
L'ouverture est réglable en continu et même sur certains appareils mécaniques le temps de pose aussi.

Verso92

Citation de: giraffe le Août 30, 2013, 20:07:03
Je suis de ton avis, mais le système de mesure à pleine ouverture prend quoi comme valeur si tu places la bague entre deux crans ?

Pour prendre en exemple le système Nikon, le déplacement angulaire de l'ergot Ai renseigne le boitier sur l'écart d'ouverture avec la PO. Aucun problème, donc, pour différencier des positions même hors crantage (jusqu'à la limite de précision du système, bien sûr)...
Si tu prends, par exemple, un FE2, tu verras l'aiguille du galvanomètre bouger dans le viseur au fur et à mesure que tu changes l'ouverture, même entre deux crantages (valeurs entières pour les objectifs Nikkor).

giraffe

J'avais vu sur un éclaté, c'était le réglage de la sensibilité je crois, et ce n'était pas un potentiomètre mais un réseau de résistances et un commutateur multipoints.
Je pensais que tous les boîtiers étaient construits sur ce principe qui me semblait plus fiable qu'un potentiomètre.

Verso92

Citation de: giraffe le Août 30, 2013, 20:25:43
J'avais vu sur un éclaté, c'était le réglage de la sensibilité je crois, et ce n'était pas un potentiomètre mais un réseau de résistances et un commutateur multipoints.
Je pensais que tous les boîtiers étaient construits sur ce principe qui me semblait plus fiable qu'un potentiomètre.

Cela n'a strictement rien à voir avec le sujet : le réglage de l'ouverture est continu.
Ci-dessous, un exemple de cinq photos réalisées entre f/5.6 et f/8* en fermant progressivement l'ouverture en mode M (expo calée sur la première vue) :
*D700 + 135mm Ais.

Verso92

Pour que ce soit plus visible, un crop de la photo N°2 :

Verso92

Et un crop de la photo N°3 :
(si j'ai bougé la bague de diaph de façon à peu près constante au cours de l'essai, on peut déduire qu'il y a environ 1/4 d'IL entre les deux, à la louche...)

Couscousdelight

donc l'appareil expose juste, mais l'affichage de l'appareil se fait par paliers, merci pour vos lumières :)

Verso92

Citation de: Couscousdelight le Août 31, 2013, 10:29:52
donc l'appareil expose juste, mais l'affichage de l'appareil se fait par paliers, merci pour vos lumières :)

Oui.
Et encore, l'affichage ne se fait par palier qu'avec les afficheurs "numériques" (par 1/3 de tops, souvent). Avec un galva, il est continu aussi...

Gér@rd

Pour l'affichage par paliers, j'avais lu (mais jamais vérifié de visu) que le Fuji ST901 (semi-auto et automatique à priorité diaphragme) avait inauguré un affichage digital (dans le viseur par des segments de LED formant les chiffres) donnant la vitesse REELLE. En mode auto (priorité diaph) il affichait par ex 237 pour 1/237ème). C'était surtout pour bien montrer à l'utilisateur (supposé ravi) que son appareil avait un obturateur complétement électronique capable de selectionner n'importe quelle vitesse !

L'intention était louable mais dans la pratique des faits c'était plus perturbant qu'utile car le cerveau fait alors un effort pour classer la vitesse par rapport à une échelle connue  >:(. Par la suite Fuji est revenu à un affichage classique donnant sagement la vitesse standardisée au plus prêt.

Je ne sais pas s'il y a eu d'autres constructeurs qui à l'époque avaient essayé aussi ce genre d'affichage (peut-être Chinonflex ou Cosina ?).

nidob24

A mon sens une différence de 1/3 d'IL ( EV pour les anglophones ) est suffisamment petite pour que le choix de valeurs intermédiaires n'ait pas beaucoup de sens.
Vivre c'est avancer sans cesse

Gér@rd

Perso, en éclairement moyen avec une visée reflex, je sais que ne suis pas capable de ressentir une différence de luminosité de moins d'un tiers de diaphragme. Un demi diaph oui, c'est encore appréciable, mais en dessous...

Verso92

Citation de: Gér [at] rd le Août 31, 2013, 14:15:46
Perso, en éclairement moyen avec une visée reflex, je sais que ne suis pas capable de ressentir une différence de luminosité de moins d'un tiers de diaphragme. Un demi diaph oui, c'est encore appréciable, mais en dessous...

Une chose est sûre : en diapo, 1/3 d'IL, ça se voit. En dessous, ça devient un peu difficile, AMHA...

K20D

Suite à des tests j'étais arrivé à la conclusion que pour avoir une exposition vraiment correcte il faut une finesse d'1/3 d'IL.

Où il est bon aussi de conserver ces notions c'est pour l'apprentissage de la photo, pour expliquer par exemple que si on modifie d'une vitesse on retombe sur la même exposition en modifiant d'un diaph dans l'autre sens.
Le matériel moderne ne facilite pas cet apprentissage, autrefois les valeurs entières étaient clairement visibles sur les bagues, un débutant qui démarre avec du matériel moderne doit avoir du mal à apréhender ces notions de valeurs entières.
Toutes ces notions aident à comprendre comment ça marche.

Verso92

Citation de: K20D le Août 31, 2013, 21:48:33
Où il est bon aussi de conserver ces notions c'est pour l'apprentissage de la photo, pour expliquer par exemple que si on modifie d'une vitesse on retombe sur la même exposition en modifiant d'un diaph dans l'autre sens.
Le matériel moderne ne facilite pas cet apprentissage, autrefois les valeurs entières étaient clairement visibles sur les bagues, un débutant qui démarre avec du matériel moderne doit avoir du mal à apréhender ces notions de valeurs entières.
Toutes ces notions aident à comprendre comment ça marche.

Ayant commencé la photo avec du matériel "traditionnel", les bases sont rentrées toutes seules, au bout de quelques années de pratiques.
Aujourd'hui, quand je vois les questions posées par les débutants avec leur matos moderne, j'avoue être un peu déboussolé (la photo serait-elle devenue quelque chose de compliqué ?) !

seba

Citation de: Verso92 le Août 31, 2013, 23:52:59
Ayant commencé la photo avec du matériel "traditionnel", les bases sont rentrées toutes seules, au bout de quelques années de pratiques.

Quelques années ? Normalement en 2 heures c'est OK avec quelques explications.

Verso92

Citation de: seba le Septembre 01, 2013, 09:23:47
Quelques années ? Normalement en 2 heures c'est OK avec quelques explications.

On va dire, pour reformuler le propos, d'être capable de réexpliquer à une tierce personne en étant capable de répondre à la majorité des questions tordues...

titisteph

#24
Perso, il m'a fallu quasi un an, à l'âge de 17 ans pour comprendre vraiment le rôle du diaph et de la vitesse. Mais tout seul, sans bénéficier d'explications. J'aurais gagné du temps si mon père avait bien voulu m'aider.

Mais pas sûr qu'il avait tout compris lui aussi! Il faisait toutes ses images à pleine ouverture, à cause de la faible puissance de son flash. Il m'avait refilé l'OM-2n entre les mains, et juste dit : "tu te mets à 3,5 tout le temps, et ça roule!".

Je vous dis pas les catastrophes pendant 6 mois! Les mises au points ratées, les PDC trop courtes, etc. Heureusement, son zoom délivrait un piqué tout-à-fait étonnant à PO (un zoom Magnon 35-100 pourtant tout ce qu'il y a d'ordinaire).

Et en macro, il avait un beau Zuiko 135mm macro avec soufflet pour photographier les minéraux. Là, au contraire, il m'avait dit : "tu te mets à F45 tout le temps!"

A nouveau, des catastrophes! Piqué totalement mou à cause de la diffraction, et en plus il avait affublé ce beau caillou d'un ignoble filtre neutre qui faisait chuter de 50% le piqué!

J'ai mis un moment pour découvrir le pot aux roses! Un jour, j'ai ressorti ce zuiko, l'ai braqué sur une fleur en plein soleil, mis le tout sur mon beau Manfrotto tout neuf (ça changeait du Stitz branlant en plastique acheté en supermarché que j'avais piqué au paternel), enlevé ce fameux filtre, et diaphragmé à F11. Shooté sur velvia, j'ai pris une sacrée claque! Ca a été le début de mon histoire d'amour pour la macro!