Pour ou contre le livre numérique

Démarré par Zouave15, Août 13, 2012, 14:06:40

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Zouave15

Citation de: roubitch le Août 15, 2012, 22:16:26
tu as les liens pour cette bibliothèque géante?
pour les écrans je trouve qu'à l'instant T on est loin du compte avec les liseuse numérique, les tablettes brillantes rétro-éclairées encore moins  :'(

Il y a Gallica (les livres français) par la BNF, et les éditeurs français (au moins Hachette) viennent finalement de signer un accord avec Google, enfin la loi sur les livres indisponibles, mais il faudra plusieurs années. Rien de vraiment pratique si ce n'est un projet Canadien vie les bibliothèques (mais il faut être abonné à la bibliothèque).

Pour les écrans, c'est plus une question industrielle et de marché que de réalité, car d'excellents écrans existent en prototypes.

René

Citation de: Zouave15 le Août 16, 2012, 20:08:10
Il n'y a pas de querelle mais un marché (ou pas) et des conséquences, positives et négatives. J'ai lancé le fil et dans divers posts je peux apparaître contre, mais je lis bien plus en numérique qu'en papier, et cela depuis au moins 2004. Mais je suis étonné de la cécité de ceux qui trouvent que « le numérique c'est mieux ».

Pourquoi seuls ceux qui trouvent meilleur le numérique seraient aveugles ( ce ne serait pas pratique d'ailleurs) ?
Et les autres alors ?

Et pourquoi trouver le numerique meilleur ? C'est surtout plus pratique.
Pareil pour l'argentique à la sortie du numérique, l'argentique était ( ou est encore...) meilleur mais le numérique plus pratique....qui a gagné ?
A chacun de voir.
Amicalement René

Dominique

Citation de: Zouave15 le Août 16, 2012, 20:08:10
J'ai lancé le fil et dans divers posts je peux apparaître contre, mais je lis bien plus en numérique qu'en papier, et cela depuis au moins 2004. Mais je suis étonné de la cécité de ceux qui trouvent que « le numérique c'est mieux ».

De quelle cécité parlez-vous ?

Mettez côte à côte un titre sous forme numérique (avec possibilité d'agrandir le texte) et sa version livre de poche (petits caractères, mauvais papier), et prenez N personnes au hasard pour faire un panel. Demandez leur ce qu'elles préfèrent et donnez nous le résultat.

Mais ce n'est pas nécessaire. Le Marché fait ça très bien et tout seul automatiquement.

On a vu le résultat en photo: l'argentique est devenu un procédé alternatif comme le collodion humide.

On verra pour le livre.
Let's go !

Zouave15

Eh bien, ce que vous ne voyez pas, au nom des avantages, ce sont les conséquences. Loin de moi l'idée de renier la lecture numérique, encore une fois c'est devenu ma lecture principale. Mais certains défendent le numérique, comme ils l'ont fait en photo, comme si leur vie en dépendait.

Et en effet, ce qui en dépend est leur représentation du monde, fondée sur le syllogisme qui signe le pseudopragmatisme, et qui justifie le libéralisme exacerbé :
- tel progrès technique, c'est beaucoup mieux
- ce qui est mieux (le progrès) est la solution à tout (est juste)
- le progrès est l'idéal au nom de quoi tout sacrifier (il est juste).

Le livre numérique pose de nombreuses questions liées à l'éducation, la société, la création, il ne me paraît pas infondé ou insensé de se les poser, non pas pour empêcher le livre numérique de voir le jour, mais pour le rendre meilleur et surtout : pour tous.

Dans cette perspective, le jeu des pour et des contre de chacun est un niveau de recueil d'informations, il y en a bien d'autres évidemment, et la sensibilisation de chacun à certaines conséquences peut ouvrir la voie à d'autres développements.

Pourquoi penser que quelqu'un qui n'est pas à 100 % pour le progrès ambiant est forcément ringard ou contre ? Auriez-vous peur qu'on vous enlève vos jouets ?

La consommation aveugle serait-elle la panacée ?

PS : bien sûr, à l'inverse, certains résistent au nouveau, mais il ne m'apparaît que c'est le sujet ici, je n'ai rien lu de tel.

René

"Pourquoi penser que quelqu'un qui n'est pas à 100 % pour le progrès ambiant est forcément ringard ou contre ? Auriez-vous peur qu'on vous enlève vos jouets ?"

Et toi qui traite d'aveugles ceux qui sont pour le numérique ? Pas de raison non plus de traiter de ringards ceux qui sont contre...

Le numérique ce n'est qu'un moyen, ce qui compte est le fond (ce qu'on lit ou regarde) et non la forme.
Amicalement René

Dominique

Citation de: Zouave15 le Août 17, 2012, 09:31:22
Eh bien, ce que vous ne voyez pas, au nom des avantages, ce sont les conséquences. Loin de moi l'idée de renier la lecture numérique, encore une fois c'est devenu ma lecture principale. Mais certains défendent le numérique, comme ils l'ont fait en photo, comme si leur vie en dépendait.

Mais qui sont ces "certains" ?

Le numérique n'a pas besoin d'être défendu. Il se vend tout seul, avec un taux de croissance à 2 chiffres...Preuve que les consommateurs y trouvent des avantages.

Votre posture est arrogante: vous verriez des choses que les autres ne voient pas.

Un peu de modestie... ::)
Let's go !

dioptre

De toute façon cela dépend de ce qu'on lit.
Pour moi ce sont des bouquins spécialisés en architecture et autres drôleries comme la peinture, le vitrail.... en un mot tout ce qui concerne le patrimoine
Des productions confidentielles. L'éditeur le moins confidentiel étant la librairie Picard à Paris ( y en a qui connaissent)

Alors avant de voir tous ces livres en numérique....

René

Citation de: dioptre le Août 17, 2012, 11:09:32
De toute façon cela dépend de ce qu'on lit.
Pour moi ce sont des bouquins spécialisés en architecture et autres drôleries comme la peinture, le vitrail.... en un mot tout ce qui concerne le patrimoine
Des productions confidentielles. L'éditeur le moins confidentiel étant la librairie Picard à Paris ( y en a qui connaissent)

Alors avant de voir tous ces livres en numérique....

Justement ce sont ces ouvrages qui se retrouveront le plus rapidement en numerique du simple fait de leur tres faible diffusion papier. Peut etre pas ceux qui ont déjà parus mais les suivants.
Amicalement René

dioptre

Citation de: René le Août 17, 2012, 12:04:25
Justement ce sont ces ouvrages qui se retrouveront le plus rapidement en numerique du simple fait de leur tres faible diffusion papier. Peut etre pas ceux qui ont déjà parus mais les suivants.

Pour l'instant ça n'en prend pas le chemin !

René

C'est une revolution culturelle chez les editeurs ainsi qu'un vrai traumatisme surtout quand ils analysent l'evolution du marché du disque après le passage au numérique.
Amicalement René

dioptre

Ce n'est pas gagné.
Surtout qu'on aurait pu penser avoir dans ce genre de livre un CD avec ( peu d'augmentation de prix pour un livre qui vaut 30, 40 euro ou plus )
Voir par exemple un vitrail de chartres, en entier, sur une photo de 20 cm de haut.... !
Les quelques détails ne remplacent pas tout.
Alors la révolution du CD est encore à faire
;-)

Dominique

Let's go !

Indalo

Bonjour, J'ai pas lu tout vos commentaires, mais que cela ne tienne, je suis contre, parce que quand je m'assoupis , il tombe généralement par terre, sans casse, pas besoin de faire un dessin pour la liseuse!!!! ??? ???

patou66

 ;D Moi, j'aime bien acheter des revues papier

..... Pour scanner les articles qui m'intéressent et les lires sur ma tablette
Canon You Can ;-)

Zouave15

Citation de: René le Août 17, 2012, 09:49:48
Et toi qui traite d'aveugles ceux qui sont pour le numérique ? Pas de raison non plus de traiter de ringards ceux qui sont contre...

Citation de: Dominique le Août 17, 2012, 10:14:55
Votre posture est arrogante
Un peu de modestie... ::)

Vous vous méprenez, j'en conclus que je me suis mal exprimé. Je cherche simplement à susciter un débat et des réflexions, ou recueillir des témoignages circonstanciés.

Citation de: Dominique le Août 17, 2012, 10:14:55
vous verriez des choses que les autres ne voient pas.

Et pourquoi pas, d'ailleurs ? Si « les autres » sont ceux qui fréquentent cette partie de ce forum, c'est possible, non ? Que savez-vous de mes connaissances sur le sujet ? Votre remarque est un argument d'autorité à l'envers, dans la mesure où si j'y réponds je suis amené à faire la liste de mes compétences sur le sujet. C'est donc hors propos.

Il y a énormément de travaux sur la fracture numérique (le fait que ça accroisse les différences entre les gens cultivés et les autres), la faible mémorisation liée à la lecture en numérique, la difficulté de compréhension et le manque d'intégration lors des lectures zapping, et enfin la difficulté à sélectionner les informations, avec un risque de retour en arrière sur le plan de la démocratisation de la culture, si finalement la pléthore se solde par un choix via des prescripteurs qui sont des gourous. Etc.

Citation de: René le Août 17, 2012, 09:49:48
Le numérique ce n'est qu'un moyen, ce qui compte est le fond (ce qu'on lit ou regarde) et non la forme.

Et non, justement, le moyen a un impact fort sur la lecture, la mémorisation et l'accès à l'information Tu raisonnes du point de vue de quelqu'un de cultivé et de rompu à ces formes de lecture, mais tu fais partie (avec moi et probablement tous ceux qui répondent à ce fil) des 0,05 % de lecteurs qui n'ont et n'auront pas de problème et n'ont donc que les avantages de la lecture numérique...

Citation de: René le Août 17, 2012, 13:44:08
C'est une revolution culturelle chez les editeurs ainsi qu'un vrai traumatisme surtout quand ils analysent l'evolution du marché du disque après le passage au numérique.

Je ne crois pas que ce soit si simple, les éditeurs qui ne passent pas au numérique ont peut-être tout simplement bien senti le marché. Certes, le livre numérique pourrait être une solution pour les diffusions confidentielles, mais quel est l'intérêt si cela se solde par la disparition du petit éditeur faute de diffusion et de rentrées suffisantes ?

Le développement du livre numérique se heurte en fait à cette réalité. Pour l'instant, seules les grosses diffusions se sont fait une place.


Dominique

Citation de: Zouave15 le Août 17, 2012, 18:12:36

Et pourquoi pas, d'ailleurs ? Si « les autres » sont ceux qui fréquentent cette partie de ce forum, c'est possible, non ? Que savez-vous de mes connaissances sur le sujet ? Votre remarque est un argument d'autorité à l'envers, dans la mesure où si j'y réponds je suis amené à faire la liste de mes compétences sur le sujet. C'est donc hors propos.


Ce que je voulais dire, c'est que l'histoire des techniques montre à foison que les prédictions faites par des experts sont, en moyenne, fausses.

Non pas que les experts soient "mauvais", mais ils ne peuvent pas projeter dans le futur les conséquences à venir d'une révolution technique, ces conséquences échappant à la pensée standard du moment et échappant même aux acteurs de la révolution. Mathématiquement, c'est un point fixe: chaque acteur participe à la révolution, y compris ceux qui la freinent, et la révolution s'impose à eux dans des termes inouis.

Kes médecins de 1850
Let's go !

Dominique

Let's go !

Zouave15

Citation de: Dominique le Août 17, 2012, 18:23:16
Ce que je voulais dire, c'est que l'histoire des techniques montre à foison que les prédictions faites par des experts sont, en moyenne, fausses.

Oui mais là, tu passes de ton cas personnel ou de quelques cas, à une vision historique, mélangeant donc les échelles de temps et d'espace. Or toutes les études montrent que ces échelles sont discontinues.

Certes, à terme non précisé, la révolution numérique (si avec le recul c'en est bien une et qu'elle n'est pas supplantée par une autre révolution) a des conséquences imprévisibles. Mais à court terme (10 ans) ou déjà maintenant, elle a des effets concrets, et on peut vouloir y réfléchir et minimiser les effets négatifs (pour mieux profiter des effets positifs).

Ton raisonnement est du même type que ceux qui disent que les théories scientifiques étant toutes fausses un jour ou l'autre (ce qui est vrai), il faut balancer toute la science.

Comme tu crois à la science (si j'ai bien compris), cela signifie que tu n'appliques pas le même raisonnement quand il s'agit de techniques/marché et quand il s'agit de sciences.

René

Une theorie scientifique ou autre est forcément fausse jusqu'au moment ou elle est vérifiée. Ce qui permet à ce moment d'en avancer d'autres...Des postulats en quelque sorte.
Amicalement René

kochka

Avant Pasteur, la théorie de génération spontanée avait été vérifiée et validée des millions de fois.
Et pourtant.......
Technophile Père Siffleur

Zouave15

Tout à fait, c'est bien pour ça que j'écrivais que les théories scientifiques (celles qui ont été démontrées) sont toutes fausses (ou au moins inexactes) un jour ou l'autre, et non pas l'inverse

Dominique

Citation de: Zouave15 le Août 18, 2012, 08:02:37
Tout à fait, c'est bien pour ça que j'écrivais que les théories scientifiques (celles qui ont été démontrées) sont toutes fausses (ou au moins inexactes) un jour ou l'autre, et non pas l'inverse

On s'éloigne du livre numérique, mais ce que vous dites est totalement faux d'un point de vue épistémologique.

Si une théorie est réfutée par l'expérience, c'est qu'elle n'était pas une théorie, mais une croyance. La "génération spontanée " était une croyance qui a été réfutée par des expériences menées avec rigueur.

Aujourd'hui, on ne parle pas de théorie "vraie" dans l'absolu, mais de théorie qui résiste à la réfutation. Tant qu'elle résiste, elle est acceptée comme vraie.

Une "théorie fausse" est une croyance qui revêt l'habit de la science, voire de la formalisation mathématique,  mais qui n'est pas réfutable de l'extérieur. Elle contient son propre système d'acceptation. La "génération spontanée" était "prouvée" par des manipulations de charlatan.
Let's go !

René

Bon.....si on revenait à la question d'origine ?
Amicalement René

Zouave15

Houla... que de confiance dans la science ! Et l'épistémologie, c'est un peu autre chose. Une théorie est un point de vue, et d'ailleurs le mot vient du grec theoros, qui a d'abord signifié « celui qui consulte un oracle » puis « spectateur », et ensuite divers sens qui ont tous pour point commun la notion de « point de vue ».

Une théorie est au mieux isomorphe à la réalité et valable dans un référentiel (exemple, Newton d'une part et Einstein de l'autre). Et encore parle-t-on ici de physique, si on aborde les sciences biologiques, aujourd'hui classées dans les sciences dures, c'est une autre chanson...

Bref, si on regarde à l'échelle de temps et d'espace qui est celle de nos vies et du développement de nos enfants, et qu'on ne convoque par les théories et l'histoire pour les minimiser, le livre numérique pose quelques questions.

Outre celles que j'ai évoquées, on peut citer le problème du renouvellement des auteurs et de la qualité. Vu la diffusion qui risque fort d'être de plus en plus limitée (par encombrement du marché), on risque de tourner comme cela devient le cas avec les productions du passé et ne pas avoir d'auteurs nouveaux de qualité. C'est ce qu'on observe, je ne sais pas si ça va s'aggraver ou au contraire s'améliorer.

Bien sûr on peut profiter de ce qui est offert aujourd'hui, mais rien n'empêche de peser sur les choix futurs. Pourquoi être passif ? Cela revient à donner carte blanche aux entreprises, or quand je vois ce qui est possible aujourd'hui et ce qu'on a, autant en termes de contenu et de son organisation, qu'en termes d'écrans et de matériel, j'ai un peu l'impression de vivre dans la préhistoire.