la photo c'est fini ...

Démarré par hetocy, Mars 25, 2023, 07:49:58

« précédent - suivant »

Monsieur

Citation de: masterkun92 le Octobre 21, 2025, 22:31:36Sauf que AI et genAI ça n'est pas pareil
Un traitement automatisé désormais appelé AI existe depuis longtemps

Adobe utilise la genAI pour les suppressions d'objets car il crée un contenu similaire à la place ... ou via Firefly pour créer un contenu from scratch

Le fait que l'image soit retouchée plus ou moins fortement avec ou sans AI ou genAI pose un pb majeur pour du contenu professionnel et ... personnel s'il est utilisé dans un but malveillant

Perso si vous générez des photos où vous êtes allé en vacances quelque part et que ça n'est pas vrai, c'est votre plaisir / votre pb... surtout si vous avez des amis trop credules

Par contre si un des copains de lycée trafique une photo de votre fille pour la mettre en situation 'inhabituelle' , là c'est plus la même chose.

Et pour la partie pro, je reste convaincu que le fait que la photo soit authentique devient un critère urgent à mettre en place , même si la mode trichait déjà avant la genAI (comme allongement de silhouette ou gommage de tous les défauts de peau)



A part le fait que ce soit facilité, il n'y a pas de différence entre photoshop manuel ou avec AI.
C'est juste plus simple à faire avec AI.

masterkun92

Citation de: Monsieur le Octobre 21, 2025, 22:34:19A part le fait que ce soit facilité, il n'y a pas de différence entre photoshop manuel ou avec AI.
C'est juste plus simple à faire avec AI.

Le fait que ça soit facilité grandement par la GenAI et le rendu de plus en plus convaincant augmentent le risque d'occurence.

MFloyd

Le mythe de la caverne à l'ère de l'intelligence artificielle photographique

Dans le mythe de la caverne, Platon décrit des hommes enchaînés, ne percevant du réel que les ombres projetées sur une paroi. Leur monde n'est qu'un reflet du monde véritable, et la libération consiste à tourner le regard vers la lumière du soleil — symbole de la vérité. Ce récit, bien que vieux de plus de deux millénaires, trouve aujourd'hui une résonance troublante dans notre rapport à l'image à l'ère de l'intelligence artificielle.

La photographie fut longtemps perçue comme une conquête du réel. Elle portait la promesse d'un rapport direct entre la lumière et la vérité : ce que l'objectif saisissait était le témoignage d'un instant vécu. L'image photographique, malgré sa subjectivité, conservait une ancre dans le monde physique — une empreinte du réel.
L'IA, en revanche, introduit une rupture ontologique. L'image générée ou altérée par un modèle algorithmique ne dérive plus du monde, mais d'une probabilité du monde. Elle ne montre pas ce qui a été, mais ce qui aurait pu être. Nous ne sommes plus face à des ombres d'un réel existant, mais face à des projections de possibles — des illusions produites par la logique des données.

Ainsi, la caverne se reforme sous une autre forme : elle est désormais numérique. L'homme contemple des images qui semblent plus vraies que nature, mais qui ne renvoient plus à aucune expérience vécue. Les ombres ne viennent plus d'un feu, mais d'un réseau neuronal. Et la lumière, paradoxalement, devient mathématique.

Sortir de cette nouvelle caverne ne signifie pas rejeter l'intelligence artificielle, mais en comprendre la nature. L'enjeu n'est plus de distinguer le vrai du faux — une tâche devenue presque vaine —, mais de discerner le sens de notre regard.
L'image IA révèle moins le monde qu'elle ne révèle notre imaginaire collectif : nos désirs, nos nostalgies, nos archétypes visuels. Elle est un miroir de la conscience, non un reflet du réel.

Le photographe d'aujourd'hui, confronté à cette mutation, oscille entre deux postures : celle du prisonnier fasciné par les ombres, et celle du penseur qui cherche la lumière derrière la machine.
Peut-être la véritable sortie de la caverne ne se joue-t-elle plus dans la quête du réel, mais dans la lucidité — celle qui consiste à voir dans chaque image, naturelle ou artificielle, la trace d'une intention humaine, d'un regard qui cherche encore à comprendre ce qu'est la vérité.
(cliquez ev. sur l'image)

jenga

Citation de: masterkun92 le Octobre 21, 2025, 22:31:36Le fait que l'image soit retouchée plus ou moins fortement avec ou sans AI ou genAI pose un pb majeur pour du contenu professionnel et ... personnel s'il est utilisé dans un but malveillant
Je comprends l'intérêt de re-fabriquer des images avec de l'IA (c'est ce qu'elle faut, même si on n'en a pas conscience) pour un professionnel, confronté à des impératifs de rentabilité, de satisfaction du client.

Pour des photographes amateurs, l'intérêt m'échappe complètement. Un peu comme faire du sport avec un vélo électrique.

Monsieur

Citation de: jenga le Hier à 08:08:47Je comprends l'intérêt de re-fabriquer des images avec de l'IA (c'est ce qu'elle faut, même si on n'en a pas conscience) pour un professionnel, confronté à des impératifs de rentabilité, de satisfaction du client.

Pour des photographes amateurs, l'intérêt m'échappe complètement. Un peu comme faire du sport avec un vélo électrique.
Tu n'aurais pas pu choisir pire exemple. Mais c'est un autre débat  ;D

tetim1

#1430
Pour aller à l'essentiel, nous sommes ici sur un site photo.L'IA, ce n'est pas de la photo.
Une photographie retouchée, même lourdement, procède de deux choses: une réalité "brute" capturée par un humain et une intervention, de la main de l'homme, sur cette réalité vécue.
L'IA est le contraire de tout cela .
Ce n'est pas une critique de l'IA mais on ne parle pas de la même chose.On passe d'une réalité enregistrée ( même ultérieurement retouchée) à une création algorithmique sans lien avec une expérience humaine vécue.
Cordialement

MFloyd

Citation de: tetim1 le Hier à 10:15:25Pour aller à l'essentiel, nous sommes ici sur un site photo.L'IA, ce n'est pas de la photo.
Une photographie retouchée, même lourdement, procède de deux choses: une réalité "brute" capturée par un humain et une intervention, de la main de l'homme, sur cette réalité vécue.
L'IA est le contraire de tout cela .
Ce n'est pas une critique de l'IA mais on ne parle pas de la même chose.On passe d'une réalité enregistrée ( même ultérieurement retouchée) à une création algorithmique sans lien avec une expérience humaine vécue.
Cordialement

Développe. On parle de traitement, par IA, sur une image existante, produite par les moyens classique, pas d'une image crée, ex-nihilo, générée par un prompt.
(cliquez ev. sur l'image)

JCCU

Citation de: MFloyd le Hier à 00:58:16.....
La photographie fut longtemps perçue comme une conquête du réel. Elle portait la promesse d'un rapport direct entre la lumière et la vérité : ce que l'objectif saisissait était le témoignage d'un instant vécu. ....
....


Une image N/B, un filé, une pose longue...., ce n'est pas vraiment "la vérité" ou "un instant vécu"

Distinguer entre ce qui est généré par des photons et ce qui est généré "ex nihilo", oui.Mais associer le tri à la recherche de la vérité, pas convaincu

masterkun92

La photographie est une capture et une interprétation de la réalité mais qui s'appuie directement sur des éléments réels.

La genAI est une création générée à partir de scénarios de réalités possibles sans lien direct avec la réalité.

Hector06

Citation de: masterkun92 le Hier à 22:24:11La photographie est une capture et une interprétation de la réalité mais qui s'appuie directement sur des éléments réels.

La genAI est une création générée à partir de scénarios de réalités possibles sans lien direct avec la réalité.


C'est complètement vrai, mais j'ai l'impression qu'on se contente de répéter sa définition dans le wikodico.

Ne peut on pas estimer que la photographie est aussi l'usage qu'on en fait ce que l'on perçoit d'elle ?

De ce fait, on peut déjà constater que, au même titre qu'une photo faite en activant le « télé » d'un smartphone se verra nommée « portrait » par la majorité des gens, dès lors que les bons filtres ou le bokeh artificiel qui va bien seront activés, la photo telle que nous l'appelons depuis des lustres ne sera elle aussi qu'une succession de recettes logicielles adaptées, peu importe le support et finalement peu importe la recette - filtres ou pas, IA ou pas.

Peut-être que nous voyons l'IA par le prisme de ce que nous connaissons, sans prendre en compte le fait que c'est le prisme en lui même qui va être remplacé. Ca rend une partie du débat stérile, entre ceux qui pensent prendre ce train comme n'importe quel train précédemment pris, ceux qui veulent décider de ne pas le prendre etc...

Si demain, une IA se met à « imiter » une photo avec des degrés divers de perfection, et qu'une majorité croissante est d'accord pour appeler ça « photo » ce sera dans cette voie qu'on ira, avec pas seulement une perte de jobs, mais aussi un effondrement du marché des apn accompagné d'une virtualisation très rapide de l'ensemble de l'univers photo, ce dernier trait est le plus grave pour moi.





R5 II (enfin, en rêve)