Scènes de vie animalières du Kenya

Démarré par robsou, Juin 25, 2024, 11:14:06

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Caloux

Beau panorama d'espèces communes mais qu'on aime voir et revoir : lions, girafes, éléphants (dont la peau prend la lumière du doré au gris... voire au n&b) et superbes grues !  :)
Amitiés. Pascal

Charly 84

Une très belle mise à jour avec ces éléphants, je dois dire que éléphant qui déracine l'arbre retiens aussi mon attention, car l'arrière plan est magnifique.

Merci beaucoup pour le voyage que tu me fais faire à travers de tes images  ;) 

Clic-Clac 51

Citation de: robsou le Juillet 17, 2024, 15:57:08Bien entendu, Denis, je suis preneur d'autres versions N & B  moins douces.
Robert
Voila donc ce que j'avais en tête...mais je suis conscient que cela ne sera pas forcément a tes gouts et que cela s'éloigne p't être de ton vécu
Mais ce ciel chargé m'a de suite inspiré cela
Amicalement Denis ;)

emvri85

De bien belles images par ici, difficile de départager.
Merci pour les explications.

robsou

Merci Denis pour cette proposition monochrome plus contrastée qui me paraît intéressante. Elle traduit effectivement la rudesse des instants de vie chez les éléphants. Ici, les membres du groupe en déplacement me paraissaient plutôt tranquilles. C'est pourquoi, j'avais opté pour une version monochrome plus douce susceptible d'évoquer la sérénité, mais ton idée de t'inspirer d'un ciel chargé  pour traduire la rudesse de vie dans la nature me paraît très bonne.

Robert


Citation de: Clic-Clac 51 le Juillet 18, 2024, 10:58:03Voila donc ce que j'avais en tête...mais je suis conscient que cela ne sera pas forcément a tes gouts et que cela s'éloigne p't être de ton vécu
Mais ce ciel chargé m'a de suite inspiré cela
Amicalement Denis ;)

urka

Plus qu' une production de photographies, excellentes, par ailleurs, c' est un véritable reportage que tu nous proposes ici!
Des textes qui nous en apprennent un peu plus sur la vie de la faune sauvage et savamment décrits.
Bravo et merci pour cet excellent partage!
André.

etsocal

Citation de: urka le Juillet 19, 2024, 13:22:42Plus qu' une production de photographies, excellentes, par ailleurs, c' est un véritable reportage que tu nous proposes ici!
Des textes qui nous en apprennent un peu plus sur la vie de la faune sauvage et savamment décrits.
Bravo et merci pour cet excellent partage!
André.

Je partage entièrement l'analyse d'André, j'ajouterai même que les textes sont superbement bien écrits et que leur lecture est un régal.
Michel

robsou

Merci à vous tous pour vos commentaires et appréciations.
Merci André et Michel pour vos remarques sur les textes accompagnant les illustrations photographiques qui ont retenu votre attention.

Robert

robsou

La série suivante illustrera quelques attitudes typiques des jeux sociaux chez les éléphants qui se manifestent sous diverses formes selon l'âge et peuvent être précédés d'une cérémonie de salut, signalée par un enchevêtrement de trompes ou par la trompe d'un éléphant venant se poser au-dessus de la tête du congénère. Des actes de sollicitation ont aussi été décrits dans la littérature dans l'intention d'inviter un partenaire de jeu (trompe relevée en recourbant le pointe de celle -ci vers le congénère, remuer la tête d'avant en arrière, se mettre à genoux pour encourager un jeune éléphant à s'appuyer sur son corps). Les adolescents (10 à 20 ans) ou les adultes se livrent plus souvent à des jeux de combat ritualisés (sparring) qui consistent à pousser vigoureusement et combattre tête à tête. Parmi les fonctions attribuées aux jeux de combat, ils permettraient aux éléphants de se mesurer à d'autres congénères de même de classe d'âge afin d'établir ou renforcer un statut social dans la hiérarchie de dominance et dans la recherche du leadership.

Lors de l'émission de grondements (rumbles) de salutation, de soin et de contact envers un destinataire, qualifiés aussi d'appels vocaux, les éléphants pourraient communiquer des informations individualisées sur l'identité du congénère comme le suggère une étude publiée ce mois-ci dans la revue Nature Ecology and Evolution. Des chercheurs ont analysé 469 appels de 101 éléphants de savane du Kenya (Samburu, Buffalo Springs et Amboseli) dirigés vers 117 destinataires. En utilisant un algorithme de l'IA, ils ont pu mettre en évidence que la structure acoustique des grondements d'un individu donné appelant un même congénère était plus similaire que les grondements d'un même individu appelant des congénères différents.  Par ailleurs, la diffusion des enregistrements d'appels vocaux individualisés dans le milieu de vie de ces éléphants a révélé que ceux concernés par l'appel qui leur était adressé réagissaient davantage en se rapprochant de la source d'émission comparativement aux appels qui étaient adressés à un autre éléphant. Selon les auteurs de l'étude, les informations sonores spécifiques transmises par un éléphant émetteur vers un destinataire fonctionneraient comme des étiquettes vocales individualisées, qui seraient des analogues de prénoms, satisfaisant au principe de l'arbitrarité comme dans le langage humain (un signe linguistique qualifié d'arbitraire suppose qu'il n'y a aucun rapport entre le signifié (le concept) et le signifiant (l'image acoustique) comme c'est le cas, par exemple, lorsque l'on prononce le mot « chien »  (image acoustique) qui n'a pas de rapport  direct avec le concept (sa représentation abstraite et sa signification).

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robsou

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robsou

L'architecture cérébrale des éléphants comprend, comme chez les humains, les grands singes et les cétacés, des neurones bipolaires en fuseaux qualifiés de neurones de von Economo (VEN). Ils sont plus abondants dans la couche 5 des régions cérébrales jouant un rôle majeur dans la cognition,  comme  le cortex fronto-insulaire, la zone préfrontale dorsolatérale, mais avec une densité plus faible dans le cortex cingulaire antérieur et la région du pôle frontal. La morphologie des VEN semble être apparue indépendamment chez les hominidés, les cétacés et les éléphants, et paraît refléter une spécialisation pour la transmission rapide d'informations sociales cruciales dans de très gros cerveaux. Des analyses morphologiques, biochimiques et neuropathologiques suggèrent que les VEN font partie des circuits neuronaux impliqués dans la conscience sociale et peuvent participer à des décisions rapides et intuitives dans des situations sociales complexes. Les études expérimentales et les observations en milieu naturel réalisées sur les comportements sociaux des éléphants au cours de ces dernières décennies ont révélé que les éléphants sont dotés d'une cognition sociale élaborée leur permettant de se représenter soi (conscience corporelle) et autrui avec des aptitudes à la contagion émotionnelle (réagir à la détresse d'un congénère), à l'empathie (prendre la perspective d'autrui et ressentir ses émotions,), à la coopération et l'entre-aide. La photo qui suit illustre un exemple d'attitude d'attention, et d'acte prosocial d'entre-aide d'un adulte vis-vis d'un jeune éléphant.

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robsou

Une étude allemande publiée en 2023 basée sur une méthode d'imagerie de   micro-tomographie aux rayons X à haute résolution a révélé que la trompe d'un jeune éléphant se décompose d'environ 90 000 faisceaux musculaires expliquant la remarquable dextérité et le contrôle fin des muscles individuels.   Cette architecture musculaire fonctionnerait comme un hydrostat musculaire, c'est à dire est une structure sans soutien squelettique (comme la langue de mammifères ou le tentacule des céphalopodes) qui pour tout changement de forme conserve son volume et sert à déplacer des objets ou des aliments d'un endroit à l'autre. Chez les éléphants, la trompe est l'appendice résultant de la fusion de la lèvre supérieure et du nez qui fait donc office non seulement d'organe olfactif mais remplit aussi une fonction de préhension proche des bras et mains des humains. Une autre étude réalisée chez des éléphants Thaïlandais a montré que cet organe olfactif pouvait faire la différence entre des seaux munis de trous dans le couvercle et contenant des quantités différentes de graines de tournesol. Dans 69% des cas, les éléphants se sont avérés capables de distinguer des seaux sur la base de leur quantité et trouver le seau contenant le plus de graines, ce qui suggère qu'ils utilisent aussi leur trompe pour réaliser des tâches cognitives basées sur la numérosité.   Leur sens de l'odorat particulièrement développé se reflète dans le nombre de leur large répertoire de gènes (environ 2000) codant pour des récepteurs olfactifs, là où l'humain en possède environ 400.

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agl33


Clic-Clac 51

Quelle MàJ encore
C'est toujours aussi instructif et un plaisir pour les yeux
Bravo Robert
Amicalement Denis ;)

Ludo37

Ah oui superbe cette série encore , un grand bravo Robert.
Amicalement.
Ludo

etsocal

Ton texte de présentation des éléphant est absolument passionnant et d'une excellente teneur. Tant et si bien que j'en arriverais presque à en oublier les photos, pourtant fort belles.

Un grand merci pour ce très agréable et addictif moment culturel. 8)
Michel

laurence50100

toutes les images sont magnifiques, moi qui est un faible pour les mammifères et bien là j'ai ai un gros coup de cœur pour tes photos d'oiseaux ! Des scènes de vol superbes! viennent ensuite les éléphants, magnifiques, bref ici tout est beau merci de nous régaler ainsi !

JPM84

Superbes ces mises à jour !...
Ca me donne une furieuse envie de retourner chez Tony !... ::)

Roland Ripoll

Très belle série sur les éléphants et des informations intéressantes!
Etre simple pour être vrai

robsou

Merci pour vos retours et commentaires d'appréciation.

La série suivante portera sur des espèces de passereaux de la famille des plocéidés qui comprennent entre autres les Euplectes et les Tisserins dont certains des représentants de cette famille ont un plumage coloré avec un net dimorphisme sexuel qui se traduit par un plumage nuptial distinctif des mâles, certains développant en plus des rectrices ornementales.
L'Euplecte à épaules orangées (Euplectes axillaris) est  doté d'une courte queue. Le mâle présente de larges épaulettes rousses avec une couverture noire en plumage nuptial et brun strié en plumage non nuptial. La femelle est brune et fortement striée en dessous, avec une petite tache rousse sur l'épaule. C'est un oiseau qui fréquente surtout des zones herbeuses et marécageuses mais aussi les cultures et les broussailles humides. Son régime principalement granivore est complété par des insectes. Nicheur solitaire polygyne, chaque mâle peut s'accoupler avec jusqu'à 4 femelles, défendant un territoire comprenant plusieurs nids contre d'autres espèces d'Euplectes.  Le nid est construit par le mâle mais les œufs au nombre de 2 à 3 œufs sont couvés par la femelle pendant environ 12 à 13 jours. Les oisillons seront aussi nourris uniquement par la femelle, et quitteront le nid après environ 15-16 jours.

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robsou

L'Euplecte à croupion jaune (Euplectes capensis) fréquente habituellement les zones de prairies avec buissons. Le mâle et la femelle accusent un dimorphisme sexuel surtout prononcé lors de la saison de reproduction. Les mâles sont essentiellement bicolores, avec un plumage noir brillant et doré couvrant une grande partie du corps, et une teinte jaune sur les épaulettes et le croupion.  Quant aux femelles, elles possèdent un plumage brun pâle avec d'abondantes stries noires qui ont une forme longitudinale sur le capuchon sans reflet jaune sur les épaulettes. Ce sont des oiseaux qui vivent généralement seuls ou en petits groupes et qui consomment des insectes et des graines. Les mâles qui sont polygynes possèdent un grand nombre de partenaires mais ne nichent pas en colonies multiples de mâles. 

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robsou

L'Euplecte à nuque rouge (Euplectes laticauda) dont le mâle en période nuptiale est doté d'un plumage noir de jais, de plumes caudales d'une vingtaine de centimètres de long et d'un collier rouge éclatant à base de pigments caroténoïdes. Ce sont des oiseaux qui vivent dans les prairies, les savanes et les clairières d'Afrique de l'Est.   Leur régime alimentaire est composé de graines de sorgho et d'autres graines de graminées, mais ils se nourrissent aussi de nectar, de petites baies et d'insectes, en particulier de fourmis, de chenilles et de termites. 
Ils sont polygynes et l'acquisition d'un territoire par les mâles est un facteur déterminant dans l'accès aux partenaires. Ce sont les femelles qui construisent et positionnent les nids et s'occupent de nourrir les jeunes, principalement par régurgitation, pendant la période de nidification des oisillons.  La taille et l'intensité de la coloration caroténoïde de leur collier constituent un signal reflétant le statut de dominance du mâle et de sa capacité de combat dans la compétition territoriale. Des recherches ont montré que les "résidents" qui détiennent un territoire ont une queue légèrement plus courte que les mâles non détenteurs de territoires qui ne se reproduisent pas, mais leurs colliers de caroténoïdes sont 40 % plus grands avec une couleur rouge plus intense. L'hypothèse avancée est que chez cette espèce, il existe un compromis (trade-off) entre les signaux sexuels efficaces sélectionnés comme la coloration des caroténoïdes, qui est un signal agonistique, et la longueur de la queue, qui est un signal épigamique attirant directement les femelles.



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robsou

Pour l'oiseau suivant, j'ai opté pour un mâle d'Euplecte à veuve noire (Euplectes ardens, red-collared widowbird) en plumage non nuptial, mais sans certitude puisqu'il pourrait aussi s'agir d'un Euplecte à cou rouge en plumage non nuptial. Tous deux possèdent un collier rouge ou orange sur la partie basse du cou et un plumage brun en dehors de la période de reproduction.  En période de reproduction, leur ornementation caroténoïde sexuellement dimorphe fonctionnerait aussi comme un signal de statut/dominance ou de capacité de combat chez les mâles de cette espèce. Une étude avait, en effet, révélé que des mâles propriétaires d'un territoire étaient moins agressifs envers les modèles (leurres) présentant un collier rouge intense et que les mâles dotés de colliers plus grands et plus rouges répondaient plus agressivement aux modèles.     

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Le Tisserin gendarme (Ploceus cucullatus) est présent dans toute l'Afrique subsaharienne dans des habitats variés (savane arborée, clairières forestières, forêts riveraines, zones humides, cultures et habitat rural avec jardins). Il est muni d'un gros bec noir et d'un iris rouge vif.  Le  dimorphisme sexuel est bien marqué : le mâle arbore un plumage jaune éclatant, avec la tête recouverte d'un capuchon noir, alors que chez la femelle, les couleurs sont plus discrètes avec un corps vert-jaune. C'est un passereau largement grégaire, ses colonies allant de 20 à 60 nids suspendus aux branches de grands arbres et pouvant regrouper un total de 200 oiseaux. Bien qu'il nidifie généralement de juin à février, le mâle construit son nid toute l'année dont la forme est caractéristique : en forme de boule, composé d'une chambre principale et d'une entrée dans la partie inférieure.  Le Tisserin gendarme a un régime typiquement granivore, mais se nourrit aussi de nectar et de fruits qu'il complète d'environ 20% d'invertébrés, en particulier des insectes incluant les coléoptères, les fourmis et les termites.   

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robsou

Le Tisserin safran (Ploceus xanthops), contrairement au tisserin gendarme, a des yeux clairs avec chez le mâle un plumage jaune plus éclatant et une gorge orangée comparativement à la femelle qui est plus terne sans teinte orange sur la gorge et la teinte jaune de la face et des parties inférieures tirent plus sur le jaune citron.  Ce passereau fréquente les savanes, les terrains boisés, les broussailles et les cultures.  Comme chez beaucoup de tisserins, c'est le mâle qui construit le nid avant même de rencontrer sa partenaire.



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