Scènes de vie animalières du Kenya

Démarré par robsou, Juin 25, 2024, 11:14:06

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M13

J'admire ces images! Merci pour le partage, c'est un régal!
dx-Man - Nikon d300s d700 d850

Roland Ripoll

Etre simple pour être vrai

Mex (alias Jmc)


Beaucoup beaucoup de superbes photos ici.. avec les textes justes qui vont avec.. SUPERBE Robert  pour ce travail de recherches que tu fais.

 On apprend plein de choses sur la vie animalière en te suivant ;) 

C'est du très lourd encore mes félicitations pour ces prises de vues pas banales du tout!!! 
Jean mi

robsou

Merci pour votre visite commentée et appréciation de la série précédente.

La série suivante sera consacrée à des rapaces en commençant par l'Aigle ravisseur (Aquila rapax) que nous avons pu observer à Samburu et Masai Mara. Ce grand aigle, qui est largement distribué en Afrique, occupe des habitats dans les zones ouvertes boisées d'acacias ainsi que dans les savanes légèrement arborées ou les prairies sur lesquelles poussent quelques arbres épars. Comme tous les représentants de la famille des accipitridés, le dimorphisme sexuel se caractérise par un mâle plus petit que la femelle. Son plumage est sujet à variation puisque les individus sont porteurs de différentes teintes allant du brun clair au brun foncé. Ils sont largement sédentaires (bien que dans certaines régions ils peuvent effectuer des déplacements saisonniers), territoriaux et monogames où un même couple peut occuper la même zone pendant plusieurs années consécutives.  Ce sont des prédateurs opportunistes, avec un régime comprenant un large éventail de vertébrés (petits mammifères, oiseaux, reptiles) et des proies le plus souvent comprises entre 0,5 et 2 kg. Il complète son régime d'insectes ainsi que de charognes, tout en pratiquant le cleptoparasitisme (d'où son nom de ravisseur) sur d'autres espèces de rapaces, comme le Bateleur des savanes. La technique de chasse de l'aigle ravisseur consiste généralement à plonger depuis un perchoir, ou piquer depuis les airs. Les deux partenaires d'un couple collaborent étroitement pour la construction du nid. Le mâle se charge de la collecte des matériaux et la femelle s'occupe de les assembler. 
La première photo montre un paysage typique de Samburu parsemé d'acacias où l'on voit un Aigle ravisseur  perché au sommet de cet arbre. Dans les deux photos suivantes, cet aigle au moment du décollage a été observé à Masai Mara dans de bonnes conditions de proximité.


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robsou


robsou

L'Aigle martial (Polemaetus bellicosus) est la seule espèce d'accipitridé du genre Polemaetus. C'est un aigle imposant dont l' envergure (188-227 cm) dépasse celle des autres aigles africains avec un poids variant de 3,5 à 6,5 kg. Il est facilement reconnaissable à sa huppe courte, à sa tête, son dos et sa poitrine brun uni, et à son ventre clair maculé de brun.  Il n'y a pas de dimorphisme sexuel marqué si ce n'est des femelles généralement plus grandes que les mâles. Solitaire ou en couple monogame, on le rencontre le long des cours d'eau bordés de forêts, les brousses, les plaines et les semi-déserts avec le territoire d'un couple estimé de 125 à 140 km2 dans l'est et le sud-africain. Son régime est composé de proies variées pesant de 1 à 5 kg le plus souvent, depuis les oiseaux (pintades, francolins, outardes) jusqu'aux reptiles et petits mammifères (damans, mangoustes), mais il lui arrive aussi de chasser de jeunes impalas, des chacals et des céphalophes.  Il pratique aussi bien le vol de chasse en planant très haut (en piquant sur la proie dès qu'elle est repérée pour l'emporter une fois capturée dans ses serres) que le rapprochement au sol.   La période d'incubation, majoritairement assurée par la femelle, dure environ 45-50 jours et ce sont les deux parents qui donnent la becquée à l'oisillon pendant deux mois, après quoi le jeune sera capable de déchiqueter les proies de façon autonome pour commencer son premier envol vers le 100ème jour. Le jeune est pleinement indépendant vers 2-3 ans et atteint sa maturité sexuelle à l'âge de 4-5 ans. 

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Le Bateleur des savanes (Terathopius ecaudatus), dont le nom vernaculaire anglais a conservé la dénomination française (Bateleur), avait été proposé par un explorateur et ornithologue français du XVIII ème siècle, François Levaillant, pour décrire, semble-t-il,  son vol acrobatique et sa faculté de réaliser des parades nuptiales particulièrement spectaculaires. Le Bateleur est un accipitridé reconnaissable à son plumage presque entièrement noir avec de larges plaques marron-clair ou roux sur le manteau et du rouge vif sur la face et les pattes (avec des épaules plus grises chez les femelles). A cela s'ajoutent une tête plutôt grosse pour leur taille, et un bec plutôt petit et une queue courte (plus petite chez les adultes que chez les juvéniles). Leur lien avec le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) avait été établi par une étude génétique, basée sur des séquences nucléotidiques du gène du cytochrome b, montrant qu'ils formaient un clade monophylétique. Il fréquente des grandes plaines, et les brousses épineuses de la savane subsaharienne mais on le retrouve également dans les forêts clairsemées. De manière générale, il nécessite des zones ouvertes pour la chasse et quelques grands arbres isolés pour la nidification. Son régime qualifié quelquefois de généraliste comprend des charognes ainsi qu'une large gamme de proies vivantes, composé de nombreux mammifères, d'oiseaux et de reptiles avec une prédilection pour les serpents. Bien que plutôt solitaire, les juvéniles peuvent accompagner les parents pendant environ trois mois et se rassembler avec d'autres immatures lorsqu'ils sont attirés par des zones d'alimentation riches telles que des charognes récemment découvertes.

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robsou

La photo suivante  montre un Aigle de Wahlberg (Hieraaetus wahlbergi). Parmi les critères morphologiques d'identification de ce rapace brun de ton variable (sombre à clair) de taille moyenne (taille 53-61 cm, poids 437-845 g pour les mâles et de 670-1 400 g pour les femelles en moyenne), il y a tout d'abord une petite huppe/crête érectile qui orne l'arrière de sa tête, et  la pointe des ailes arrivant au bout de la queue étroite et gris barré. C'est une espèce migratrice à l'intérieur du continent africain qui niche dans le Sud (d'août à mars) et qui est présente plus au nord toute l'année. Il fréquente surtout les savanes boisées et les bois, mais il évite les forêts épaisses et les régions arides. Il se nourrit de petites proies, de mammifères, d'oiseaux, de reptiles et d'amphibiens. Il chasse depuis un perchoir ou se laisse tomber en vol sur sa proie.


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robsou

Dans la photo suivante, la Buse variable (Buteo buteo) familière de nos contrées, présente aussi au Kenya et dans d'autres pays du continent africain. Son nom vernaculaire trouve son origine dans son plumage extrêmement variable dans les tons bruns, avec tous les intermédiaires possibles du clair au sombre. On la trouve en marge des zones forestières, dans les lisières et clairières, les petits boisements et bosquets, voire les haies arborées et proches des milieux ouverts qui servent à son alimentation.  C'est un prédateur opportuniste qui chasse à l'affût depuis un perchoir élevé ou mobile en décrivant de larges cercles, avec un régime principalement à base de petits rongeurs mais peut compléter son alimentation d'autres petits vertébrés (amphibiens et reptiles), d'insectes et de lombrics.

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robsou

Pour le rapace suivant, j'avais hésité entre une Buse variable et une Buse féroce (Buteo rufinus). Les deux espèces se ressemblent quant à leur taille et leur plumage dans les tons bruns variables, mais se différencient par quelques caractéristiques. Buteo rufinus a de plus longues pattes (d'où son nom en anglais de Long-legged Buzzard), une tache carpienne noire, les bords postérieurs des ailes plus sombres, un nombre de barrettes de la queue moins nombreux chez la féroce (< 6) que chez la variable (> 6-8), son ventre non barré, et son bec légèrement plus large.  Bien que l'incertitude demeure, j'ai opté pour la Buse féroce (le nombre de barres de la queue < 6). Pour compliquer la question, il est à mentionner, que certaines études réalisées dans le nord de l'Afrique ont montré des possibilités d'hybridation entre ces deux espèces.


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robsou

Je terminerai cette série avec le  Pygargue vocifère (Icthyophaga vocifer), aussi appelé Aigle pêcheur d'Afrique. C'est une espèce de rapaces de la famille des Accipitridae répandue à travers l'Afrique subsaharienne et reconnaissable par un corps principalement brun, une tête blanche et de grandes ailes noires. C'est un rapace sédentaire dont le dimorphisme sexuel, typique des oiseaux de proie, se caractérise par des femelles, d'un poids de 3,2 à 3,6 kg, plus grandes que les mâles, dont le poids est de 2,0 à 2,5 kg. Comme l'un de ses noms vernaculaires le suggère, il a un mode de prédation dédié à la capture des poissons dont certains peuvent atteindre les 2,5 kg, mais peut compléter son régime piscivore par des charognes, des poussins et les œufs d'échassiers.

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al1sth

Alain Lalieu.

Roland Ripoll

Chaque mise à jour est toujours un grand plaisir !
Etre simple pour être vrai

JPM84

Très belle cette "série rapaces" Kenyans...
J'espère que tu as pu prendre le vocifer en action de pêche...
JPM

sportif

très belle série sur ces espèces d'aigles, je ne choisis pas  8)
Sportif

agl33


Clic-Clac 51

Encore une très belle et intéressante MàJ
Bravo et merci de partager
Amicalement Denis ;)

Mex (alias Jmc)

Belles images de ces rapaces bien vu Robert!!
Jean mi

daniel63

très très belles photos, les ambiances sont superbes , ça donne envie

robsou

Pour répondre à ta question, JPM, je l'ai effectivement capté dans diverses attitudes de pêche, mais j'ai préféré sélectionner celle-ci que j'ai trouvée plus intéressante et moins classique (j'en avais déjà présenté en train de pêcher dans mon précédent fil sur le Kenya d'octobre 2020) en plaçant l'aigle vocifère dans une composition qui inclus le paysage dans lequel il évolue.
 

Citation de: JPM84 le Août 09, 2024, 07:21:23Très belle cette "série rapaces" Kenyans...
J'espère que tu as pu prendre le vocifer en action de pêche...
JPM

robsou

Merci à  tous ceux qui ont pris le temps de laisser un commentaire.

Robert

robsou

Je continue avec un rapace observé une seule fois à Samburu et que je n'avais pas encore rencontré lors de mes précédents safaris qui est l'Autour à ailes grises (Melierax poliopteru. Il fréquente typiquement les zones sèches, les savanes arbustives plantées d'arbustes épineux et les savanes arborées jusqu'à 2 000 m. Bien que ce soit un oiseau sédentaire, il peut se déplacer à l'intérieur de son aire de distribution en fonction des conditions météorologiques et des ressources. Son régime est constitué pour une grande partie de petits reptiles, mammifères et oiseaux ainsi que de gros arthropodes.

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robsou

Le Messager sagittaire (Sagittarius serpentarius) que nous avons aussi observé à la fois à Masai Mara et Samburu. C'est une espèce monotypique, seul membre de la famille des sagittariidés. C'est un rapace qui occupe les savanes et les steppes, privilégiant ainsi les milieux ouverts. À la différence de la plupart des autres rapaces, il chasse exclusivement au sol, passant ainsi la plupart de son temps à terre. Il préfère l'herbe courte et la présence d'acacias. C'est un prédateur opportuniste au régime alimentaire composé d'arthropodes, de petits mammifères, de reptiles et amphibiens, ainsi que d'œufs et de jeunes oiseaux. On estime qu'il il peut parcourir près d'une trentaine de km par jour pour rechercher et dénicher ses proies. Dans les deux premières photos, la scène captée montre un Messager harcelé par un Vanneau couronné probablement pour protéger son nid et détourner l'attention du prédateur.


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