Grand photographe et matos simple

Démarré par pourquoipas, Décembre 06, 2012, 20:55:03

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Jc.

Acteur ou spectateur ? Même spectateur, même sans modifier le script (c'est comme ça qu'on dit ?), même sans monter sur la scène le seul fait d'applaudir -ou pas- nous fait devenir acteur.
Non ?

Nikojorj

Citation de: rickyfirst le Décembre 12, 2012, 20:30:29
une certaine mode tend à montrer des tirages géants, peut être, selon certains, surement des mauvaises langues, car le gigantisme du contenant est là pour pallier le nanisme du contenu?  ;)
Aparté sur ta digression : non, la mode des tirages géants c'est peut-être juste que c'est devenu techniquement très abordable, un traceur 60" et une source adaoptée (MF pour les riches, assemblage pour les pauvres) et roule ma poule - alors qu'avant, je ne sais plus si c'est Sexton ou un autre des assistants d'Ansel Adams qui disait qq chose comme "avec une maestria parfaite on peut arriver à faire de grands tirages qui soient presque aussi bons que des petits"?
C'est vrai qu'en plus ça peut impressionner, mais ça on le sait depuis bien avant Géricault.
CitationJe pensais plus à l'intervention matérielle, formelle, une scène de café est intéressante mais un pot de fleur dérange, le déplacer est une intervention dans l'ordre naturel des choses, SE déplacer est le respecter.
Rien n'est simple : si ça se trouve, bouger le cendrier l'air de rien influencera beaucoup moins tes sujets que de te lever et changer de place, et du coup c'est la première solution qui sera plus naturelle in fine (surtout si bouger pour sortir le cendrier de ta perspective modifie celle des autres éléments, et ne restitue plus ce que tu as vu et ressenti).
Et au-delà du fait que de toutes façons n'existe que ce que nous percevons de la réalité, il n'est pas non plus possible de restituer cette réalité sans l'influencer : on peut se débrouiller pour l'influencer le moins possible, mais on retombe toujours sur le principe d'incertitude d'Heisenberg, on est condamnés à perturber ce qu'on mesure et donc à ne jamais rien mesurer d'exact.
Du coup, la notion de scène "pure" ou "naturelle" devient très relative, voire plus très utile.
La notion de "vu et ressenti" de Stieglitz me semble plus pertinente en pratique, s'il s'agit de faire passer un regard.

CitationBien que peut être proche, mon idée est plutôt qu'il s'agit de leur regard sur les choses, les hommes, ni plus, ni moins.
Oui, le concept de "vision du monde" n'implique pas forcément qu'il y ait dedans un gros principe à la Kant qui explique tout! C'est comme ça aussi que je comprends cette notion de "regard" d'un photographe.

Verso92

Citation de: rickyfirst le Décembre 12, 2012, 21:10:54
Riboud assistait à cette manifestation anti guerre du Vietnam, sur commande ou de son fait, je ne sais plus, mais il a fait sa photo, enfin j'imagine, mais nous sommes là pour discuter, en pensant à sa position, à son cadre ; si tant est qu'il ait eu une pensée militante, un message à faire passer, il n'a pas eu le temps de le formuler dans son acte photographique  instantané.

La force de la photo, autre que formelle, le message, est venu ensuite, l'image ne lui appatenait plus, elle vivait sa propre vie, elle échappe à Riboud.

L'exemple était peut-être mal choisi... les photos de Parr, par exemple, montrent quand même une démarche, non ?

kochka

Riboud  avait-il du matos simple?  ;)
Technophile Père Siffleur

Canito

Oui !  ;D

Toujours à propos de Riboud, et de cette photo en particulier, voir la planche du film dont elle est issue est très intéressante. D'ailleurs, si ce n'est pas déjà fait, procurez-vous vite le bouquin "Planches-Contacts", de Magnum.

Benaparis

#280
Citation de: rickyfirst le Décembre 12, 2012, 20:30:29
Donc, leur regard, pour moi, est seulement formel.

Sans reprendre l'intégralité de ton message, nous sommes absolument d'accord, à la seule différence que la forme et tu l'as reconnu toi même à travers ton ressenti (similaire au mien) concernant la taille des tirages exprime le fond, nous sommes déjà dans le langage...tu prends 2 photographes et le même sujet au même moment ils te raconteront le même sujet mais de manière différente...c'est totalement naturel...on ne s'échappe à soi même ;) Tant mieux d'ailleurs car cela est essentiel à la création et à la diversité et non justement au formalisme qui conduit à l'anéantissement pur et simple de la création.
J'aurais peut être l'occasion d'ailleurs de démontrer concrètement cet aspect puisque j'ai un projet avec un autre photographe en ce sens, à savoir un regard dit croisé sur un sujet identique...je suis d'ailleurs particulièrement attaché à ce projet.
Instagram : benjaminddb

Reflexnumerick

Citation de: pourquoipas le Décembre 06, 2012, 20:55:03
Une vidéo sur Daido Moriyama.

C'est intéressant de le voir à l'oeuvre, j'avais déjà vu un film identique tourné lorsqu'il travaillait sur Hawai.
Son approche n'a pas changée, il se ballade dans la rue et déclenche de manière instinctive en cadran très rapidement.
Mais cette fois-ci il utilise un bête compact avec lequel il vise via l'écran arrière et à bout de bras !

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=foWAs3V_lkg#!

j'aime beaucoup la production de ce photographe, un style remarquable mais qu'il photographie avec un compact je m'en carre le coquillard ... toujours cette manie de parler matériel quand il s'agit de photographie.
S5 pro-x10-xa1

Canito

La discussion a quelque peu évolué depuis ce post inaugural dont, au final, nous pouvons remercier l'auteur.  ;)

Jc.

Pas seulement l'auteur, les participants aussi puisque les pires d'entre nous s'y sont bien tenu. ;)
Un aparté Canito : sur ton fil j'aurais aimé outre des photographes talentueux des interprétations d'une de leur photo. Perso je ne m'y essaierai pas car je me suis fait reprendre de volée sur l'exercice dans le fil sur le flic de N.Y.

Canito

Citation de: Jc. le Décembre 13, 2012, 07:23:06
Pas seulement l'auteur, les participants aussi puisque les pires d'entre nous s'y sont bien tenu. ;)
Un aparté Canito : sur ton fil j'aurais aimé outre des photographes talentueux des interprétations d'une de leur photo. Perso je ne m'y essaierai pas car je me suis fait reprendre de volée sur l'exercice dans le fil sur le flic de N.Y.

Pourtant tu as raison, c'est ça qui serait intéressant. C'était d'ailleurs le but.

Zouave15

J'aimerais bien que vous développiez cette notion de « formel », surtout « qui ne serait pas une démarche », car j'avoue ne pas voir du tout. Pour moi, il n'est pas possible d'être formel, ni même de témoigner de manière neutre. J'ai bien compris qu'on peut avoir une démarche formelle, mais c'est alors une démarche très conceptuelle (voir le fil sur Gursky).

Toute perception de la réalité, toute émotion, toute information perçue par les récepteurs sensoriels est un choix (ce dernier point est tout à fait démontré scientifiquement) donc à partir de là, je ne vois pas comment être neutre, à supposé qu'on puisse avoir une position intellectuellement neutre (qui est en soi est une position).

Sans oublier que la photo est un plan et pas un espace à trois dimensions plus le temps (et le cadre, l'angle, etc.). Comme je pense que le photographe prend sa photo en ayant en tête le résultat, c'est-à-dire cette réduction du monde en plan et en cadre, qui est une transformation, je ne vois pas comment une photo peut être formelle, en dehors d'une démarche formelle.

Il doit donc y avoir quelque chose que je ne comprends pas.

Canito

I photograph to find out what something will look like photographed. — Garry Winogrand

;)

joperrot

Citation de: Canito le Décembre 10, 2012, 13:49:25

Bon, sinon, une chose qui m'a beaucoup étonné en découvrant ce forum. On y trouve des milliers et des milliers de fils et de questions traitant d'aspects matériels (choix de boîtier, d'objectifs, de logiciels de post-traitement, de cartes-mémoire, etc.) et techniques (comment gérer la balance des blancs, remonter les ombres, régler l'auto-focus, contenir le bruit numérique, etc) - et c'est bien normal et surtout fort utile vu que j'ai l'impression que l'on trouve des réponses à toutes ces questions par des personnes qui ne sont pas avares de leur temps et de leurs conseils - mais très très très rarement des questions sur la façon de construire un projet, de battir une série, d'aborder un thème, etc. C'est étonnant parce que c'est cette dernière catégorie de questions qui sont, de très loin, les plus difficiles. Or il n'y a quasiment pas d'échanges à ce sujet.

oui Canito, cela aussi m'a étonné.

Sur Chassimage, depuis des lustres, on parle de tout ce qu'il faut savoir pour affiner son outil, en large et en travers! Depuis la prise de vue jusqu'à l'impression....

Et c'est très bien.

Mais très très peu sur ce que l'on va raconter comme histoires avec l'aide de ces outils et ce savoir....

c'est un peu comme si (je suis musicien) on parlait a l'infini de la qualité des marteaux de son piano, mais jamais pourquoi on préfère faire sonner un Nocturne de Chopin de telle ou telle manière...

Canito

Ricky, de mon point de vue, photographie de rue et photographie humaniste sont deux choses différentes, qui peuvent se croiser, mais ce n'est pas nécessairement le cas. S'agissant de H.C.-B, l'harmonie géométrique était un présupposé indispensable, mais il n'excluait pas le message, la révélation de personnalité et/ou la subjectivité volontaire du regard.

joperrot

#289
Je viens de lire ce matin avec passion ce magnifique fil.

Bien sur il est délicat de venir y faire irruption.
Parce que en premier lieu beaucoup de choses intéressantes et intelligentes ont été dites et développées et aussi parce qu'une certaine intimité s'y est construite.

donc c'est sur la pointe des pieds que je fais quelques modestes commentaires sur deux ou trois thèmes parmis d'autres qui ont été abordés.

D'abord l'idée que l'émotion, pour découvrir une œuvre est la bonne porte d'entrée.
En fait de prime abord je serai bien sur d'accord, mais en fait une fois dite, je pense que cette idée à beaucoup de limites. Ou du moins selon mon expérience, je me suis souvent aperçu que l'émotion m'avait en fait, limité, voire peut être empêché d'aller plus loin lors de la découverte d'une œuvre ou d'un artiste.
Peut être que le préalable pour comprendre et aimer, est la connaissance, la culture, la curiosité.
Ce qui nous est étranger nous dérange parfois et crée des émotions négatives.
En tant que musicien, il m'est arrivé d'aimer des œuvres que je détestais au début, parce que je les avais travaillées complètement, et sont entrées dans mon intimité.

Il y a peu je suis allé voir l'exposition Hopper.
J'ai toujours aimé l'ambiance de Hopper, mais sans aller plus loin.
Grâce à une fantastique conférencière, j'ai pu découvrir plus, savoir plus, comprendre plus et aimer plus.
De plus il s'agit d'un peintre qui aurait pu être photographe....voire cinéaste...pour faire un clin d'œil à une discussion plus haut.

Oui je crois que l'émotion peut être un obstacle à la perception potentielle des choses que l'on peut croiser dans notre vie. Que ce soient des œuvres ou des êtres.

Pour aborder très vite le thème initial de ce fil.
Au delà de l'aspect rassurant de savoir que le talent n'est pas proportionnel aux moyens financiers déployés pour l'achat du matériel, je pense que si le matériel à son importance, cela reste dans la sphère d'intimité d'un auteur.
En fait cela ne regarde personne, un peu comme la marque de pinceau du peintre ne regarde que le peintre...et pourtant ce dernier sera attaché, parfois jusqu'au fétichisme à ses outils...ils seront essentiels.
Pourquoi se sent on bien avec un outil, ou un appareil, qui devient LE bon médium pour s'exprimer? personne ne le sait. Cela reste personnel et en dehors de toute logique universelle.
Ce qui compte est de l'avoir trouvé. C'est intime.

Verso92

Citation de: rickyfirst le Décembre 13, 2012, 09:16:29
Certainement oui, mais Parr, très talentueux et original, peut il être considéré comme faisant partie des photographes dits humanistes, de rue? voir la polémique lors de son entrée à Magnum, HCB en faillit avaler son Leica, démissionner de sa propre agence...je ne sais comment ni où classer Parr, mais peut être pas comme photographe de rue...des idées?  ;)

Justement : même s'il n'est pas le photographe représentatif de la street photography stricto senso, il en représente selon moi un courant, quand même...
Et, dans son cas, il est évident qu'il a une idée bien précise derrière la tête quand il appuie sur le déclencheur.

Canito

joperrot, tu es bien entendu le bienvenu, voyons !

A propos du point que tu fais, mon sentiment est que l'émotion et la connaissance peuvent se nourir l'un l'autre. Mais ce que tu dis est juste dans bien des cas.

Nikojorj

Citation de: joperrot le Décembre 13, 2012, 09:50:46
Ce qui nous est étranger nous dérange parfois et crée des émotions négatives.
Autre façon de dire les choses : il faut reconnaitre les émotions négatives, mais ne pas forcément s'y arrêter pour autant.
Dans ton cas, la présentation d'éléments non-émotifs par la conférencière t'as permis de dépasser les premières émotions négatives et d'aller jusqu'à eds chose splus positives, peut-être?

L'émotion me semble une part importante de l'appréciation qu'on peut avoir de l'art.

joperrot

#293
en fait j'aimais déjà Hopper...mais sans savoir pourquoi.
Certains diront que ce n'est pas grave. C'est vrai! néanmoins avoir un peu plus de connaissances permet de goûter mieux une Oeuvre.
Et des œuvres que j'avais négligées et que je trouvais moyennes ou pas très intéressantes ont soudain été mises en lumière positivement.

joperrot

#294
Citation de: Canito le Décembre 13, 2012, 09:55:46
joperrot, tu es bien entendu le bienvenu, voyons !

A propos du point que tu fais, mon sentiment est que l'émotion et la connaissance peuvent se nourir l'un l'autre. Mais ce que tu dis est juste dans bien des cas.

oui les deux se nourrissent.
Mais souvent l'émotion est le premier événement qui se manifeste. La culture de la chose arrivant ensuite. Il faut ensuite faire un rétropédalage...encore faut il être a posteriori conscient sur quoi il convient de faire ce retour en arrière: notre société de communication à outrance noie dans la masse et au même niveau ce qui est élevé et ce qui ne l'est pas.

Je suis confronté la plupart du temps à ce mécanisme en tant  que producteur de Musiques contemporaines: quand on prend les gens un par un pour leur faire découvrir, ça marche presque à tous les coups. Mais de prime abord les gens ont fermé leurs oreilles avant d'écouter.

conclusion de ces deux réflexions: il faut des "passeurs", des gens qui aiment et le font savoir, permettant aux autres d'avoir un doute: "ah et si ce truc n'était pas si mal..." et ce doute devient moteur pour aller plus loin.

C'est la raison pour laquelle je ne suis pas d'accord avec Kochka: la démarche, verbalisée par un tiers peut être une bonne chose, car elle permet une première initiation.
Ensuite les escrocs, il y en a dans tous les domaines, les gogo aussi...ce n'est pas le sujet.

Silbad

Une image doit nous déranger quelque part parce que c'est sa seule manière de nous dire quelque chose qui ne se limite pas à la surface des choses. Elle doit nous travailler en profondeur et en dehors de son cadre. Après il y a des manières de déstabiliser qui peuvent être frontales ou plus poétiques selon les cas. Et il me semble qu'à ce niveau c'est une étape à considérer dans une démarche photographique et artistique.

pourquoipas

#296
Citation de: joperrot le Décembre 13, 2012, 10:11:57
Je suis confronté la plupart du temps à ce mécanisme en tant  que producteur de Musiques contemporaines: quand on prend les gens un par un pour leur faire découvrir, ça marche presque à tous les coups. Mais de prime abord les gens ont fermé leurs oreilles avant d'écouter.

C'est amusant, je ressent la même chose, pour la musique classique et certaines photos.
La première écoute n'est pas forcément positive, elle peux même être désagrable. Je n'ai pas envi de me concentrer, je commence par me faire une idée superficielle. Puis à la deuxième écoute c'est déjà beaucoup plus agréable.

Cette semaine je bouquine un livre de Ackerman, emprunté à la bibliothèque. La première revue fu superficielle, sans grande passion. Et puis j'y reviens chaque soir un petit peu. J'identifie les photos qui me plaisent vraiment.

Ceci dit il y a aussi des musiques ou des photos où s'applique le "wahouu effect" et qu'on aime du premier coup.
Flickr makalux

Canito

La photographie n'est pas humanisme du simple fait qu'elle représente un être humain, ou qu'un tel être humain figure dans le cadre.

Quant à H.C.-B., nous ignorons (pas toujours d'ailleurs, il s'est abondamment exprimé et à beaucoup commenté et contextualisé nombre de ses clichés) quel était son état d'esprit, quel but il poursuivait au moment où il réalisait telle ou telle photographie. Mais cela n'a rien à voir avec la présence ou l'absence d'un message, qui s'en dégage ou non, de façon intentionnelle ou non, a priori ou a posteriori, peu importe.

[Je fais un apparté à propos de Daido Moriyama pour signaler qu'une discussion avec le photographe autour de son séjour parisien aura lieu au BAL, le dimanche 16 décembre 2012  à 11 heures.]

Verso92

Citation de: rickyfirst le Décembre 13, 2012, 10:18:34
Par exemple, pour moi, concernant HCB, sa période la plus intéressante est celle des années 30 en Espagne (avec la fantastique image de Madrid en 1933 je crois, avec des gamins jouant devant un mur improbable et un gros bourgois d'apparence passant dans le cadre) [...]

C'est une de mes images préférées de HCB. Je pensais justement à elle quand un intervenant parlait de la perfection des compositions : pour moi, justement, beaucoup d'éléments dans cette image ne sont pas "parfaitement" en place... so what ?

Benaparis

#299
Citation de: pourquoipas le Décembre 13, 2012, 10:22:31
Ceci dit il y a aussi des msiques ou des photos où s'applique le "wahouu effect" et qu'on aime du premier coup.

Et puis inversement il y a aussi des œuvres et dans certains domaines (je pense aux vins) qui de prime abord te font ce fameux wahouuu et qui assez rapidement tombe dans l'oubli...d'ailleurs et cet avis n'engage que moi aujourd'hui le spectaculaire/extraordinaire est trop souvent mis en avant probablement pour masquer une certaine vacuité...parallèlement à cela une tendance se fait de plus en plus présente en photographie qui est celle de la mise en avant de l'infra-ordinaire, j'aimais bien la petite édition des Tell Mum Everything Is Ok.
Instagram : benjaminddb