Grand photographe et matos simple

Démarré par pourquoipas, Décembre 06, 2012, 20:55:03

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Zouave15

Canito, si nous parlons d'art en général, c'est plutôt par rapport à l'acte créatif et à ce que ça suppose pour le créateur, à partir du moment où il est obstiné, et qu'il ait percé ou non, et pas tellement dans le cadre de l'histoire de l'art, qui ne reste ici qu'en filigrane, donc, dans ce cadre, il ne me semble pas aberrant de placer la photo dans l'art en général et d'oser quelques parallèles avec la peinture ou d'autres arts, d'autant plus qu'ils sont, il me semble, plutôt faits à titre d'exemple, pour résumer une pensée, que pour eux-mêmes.

Zouave15

Citation de: ninon le Décembre 12, 2012, 16:26:37
D' abord, la très grande solitude, puis le doute

Tout à fait, mais il faut signaler que ce n'est pas propre à l'art mais à toute voie personnelle (très bien décrit par les « sages »).

Citation de: ninon le Décembre 12, 2012, 16:26:37
la crainte obsessionnelle de la stérilité

À ce sujet, une petite anecdote. J'écris au kilomètre et à la vitesse de la frappe, tous les jours, et j'ai écrit plusieurs romans (publiés). Malgré cela, et malgré le fait que je continue à écrire autant, je viens d'être confronté à deux romans que je n'ai pas réussi à finir. J'en ai un autre en tête, mais j'hésite à la commencer...

Tout ça pour dire qu'il n'y a pas besoin d'être un grand artiste ou d'être connu pour la vivre, cette crainte qu'il n'y ait plus rien.

Citation de: ninon le Décembre 12, 2012, 16:26:37
les collectionneurs qui refuseront tout changement significatif de cap, dans votre cheminement

En littérature, le conseil souvent donné est d'avoir plusieurs pseudos, pour éviter ce problème. C'est possible car on peut rester anonyme et ne pas se montrer même si on est déjà un peu reconnu (jusqu'au cas d'Émile Ajar), mais en photo, je ne vois pas, car on expose et on est là, même si on est un « artiste basique ».

Canito

Zouave, oui, bien sûr ! Je me suis mal exprimé. C'est simplement qu'on est ci-dessus parfois à la frontière de ce qu'il est possible de faire en terme de généralisations, et que de ce fait on prend le risque d'occulter ce qui fait la particularité, et à mon sens une grande partie de l'intérêt, de la photographie en tant que mode d'expression.

Mia, c'est une interprétation (sic) très intéressante. C'est un peu, je crois, ce que je pense également, et que je tentais d'exprimer de façon un peu plus prosaïque avec ma notions dégoutane d'ingurgitation/régurgitation  :D.

La photo de Friedlander postée par B12 symbolise parfaitement beaucoup de choses dites sur ce fil.

Zouave15

Citation de: PENDER le Décembre 12, 2012, 13:45:33
je defends la notion de démarche, un peu vite balayée. (Tout au moins au sens de propos mené à son terme par une  idée préexistante et conduisant à un résultat homogène et personnel)

J'aime bien cette synthèse !

ninon

Citation de: Benaparis le Décembre 12, 2012, 16:23:42
Puisque l'on évoque la notion de hasard, voici une photo sans la moindre retouche (que je vous engage à regarder attentivement) que j'ai prise il y a quelques années alors que je m'amusais (et oui il y a souvent une notion de jeux quand je fais des photos y compris dans le cadre d'une commande) à faire du sténopé.
Curieusement, j'ai été complètement attiré et ce de manière quasi magnétique par ce nuage que j'ai volontairement cadré en ces deux lampadaires, et pour dire les choses je ne me suis rendu compte de ce qu'il représentait qu'au moment où je l'ai vu sur mon écran quand j'ai développé mon raw...donc il arrive parfois que ce soit notre esprit qui voit mais pas nos yeux, en tout cas de manière immédiate :

...Cette image, fort interressante, tend à prouver que tu as fait un tel travail sur toi-même que ton esprit a utilisé le "reflexe" avant que cela ne touche ta conscience!
...Et cela tend à confirmer le fait que l' "instant créatif" se concrétise dans un état de "conscience océanique", une sorte de perception totalisante libre de toute volonté directrice...et que c' est seulement, une fois achevée, que l' oeuvre se prête à la découverte de son propre créateur!
...Cela parait quelque peu pompeux, écrit comme cela, mais il est difficile de trouver les mots justes pour essayer de faire comprendre et partager(si cela est possible), cet obscure instant!... ;)

Zouave15

Citation de: rickyfirst le Décembre 12, 2012, 17:42:48
Je pense en effet, qu'a l'instar d'autres artistes dans d'autres domaines, il est un temps, une période, une fois, un jour, des semaines, des années, pendant lesquelles certains artistes explosent dans leur art, photographes, mais aussi écrivains, peintres, musiciens etc. lorsque ce temps arrive, si le photographe humaniste voyage beaucoup, rencontre des gens, il va faire une oeuvre remarquable. Ça ne dure pas, et alors viennent les redondances, les redites.

Ce qui tendrait à prouver que ce n'est pas le monde qu'il regarde, mais lui-même.

Je ne crois pas qu'il soit possible de voir le monde « tel qu'il est », car il n'est pas, et d'ailleurs la photographie en est une preuve, qui immortalise un instant qu'on ne pourra jamais reproduire à l'identique (s'il y a mouvement non contrôlé, comme dans la rue).

Par ailleurs ce que tu décris fais penser au « matching » (désolé, je ne retrouve plus le mot français) qui consiste à prétendre qu'on ne trouve que ce qu'on a préalablement imaginé (même non consciemment).

Zouave15

Citation de: ninon le Décembre 12, 2012, 17:49:33
état de "conscience océanique", une sorte de perception totalisante libre de toute volonté directrice

C'est me semble-t-il ce que d'aucuns (dont moi) appellent la conscience, qui n'est ni les perceptions et émotions ni l'intellect. Paradoxalement, plus la conscience (en ce sens) est large, moins elle est conscientisée car alors, comme la réalité, il devient impossible de tout en décrire. J'utilise ici le terme conscience dans une acception orientale, mais il est à noter que les travaux en neurosciences semblent mettre la main dessus.

En occident, on a un mot pour quelque chose qui est proche mais différent, « attention flottante », qui me semble déterminante sur la vidéo de Daido Moriyama et on parle aussi de perceptions extrasensorielles et diverses choses, mais c'est que nous avons une conception plus magique du monde.

Nikojorj

Citation de: Mia le Décembre 12, 2012, 17:22:53
C'est peut-être parce ce que la photographie relève plus de l'interprétation plus que d'une création au sens propre.
Le parallèle avec l'interprétation est intéressant...
Mais en musique, l'interprète passe derrière le compositeur, il y a un autre créateur qui fixe un cadre, alors qu'en photo, à partir du moment où on veut faire de la photo pour faire de l'art (exit la reproduction d'oeuvres d'art pour un catalogue ou le portrait dit "corporate"), ce n'est pas le cas : on est tout seul à créer.
On serait plus dans le cas d'un plasticien qui fait des oeuvres à partir d'objets trouvés et autres feuilles mortes au sens largesans réel encadrement de l'acte créatif?

Sur ce sujet, je rejoindrais Zouave15 pour dire que le hasard n'existe pas vraiment, et que ça fait entièrement partie du jeu d'aller à la rencontre du hasard et de savoir trier dans ce qu'il nous offre, de façon plus ou moins dirigée.
Citation de: rickyfirst le Décembre 12, 2012, 17:42:48
non si par regard on entend une démarche prédéfinie, artistique, philosophique, une volonté de passer un message voulu, de faire oeuvre de création, de, faisons grandiloquent, montrer son Moi, sa nature, sa personnalité, sa créativité, au travers de la photo humaniste.
Je suis d'accord pour dire que le regard de l'artiste ne doit pas être un message imposé comme la morale d'un film de Ken Loach, mais ça n'empêche pas que ce regard puisse englober quelques notions prédéfinies, qu'elles soient artistiques ou philosophiques!
Moi aussi j'aime bien la synthèse de Pender là-dessus, et ça se jauge notamment sur le produit fini, à l'homogénéité de l'oeuvre.
Citation de: rickyfirst le Décembre 12, 2012, 18:11:27
la photographie est chose étrange  ;)
Bon, d'accord! ;)
La photo est surement un art particulier à cause de son rapport au temps, cet élément si présent, si contraignant et qui nous échappe tant...

Zouave15

Citation de: rickyfirst le Décembre 12, 2012, 18:11:27
mais pas au sens de comme nous aimerions que les autres le voient selon nous, plutôt au sens de pourquoi le photographe déclenche à un moment plutôt qu'à un autre.

D'accord, cette fois, et cette phrase éclaire le reste des tes posts, pour moi. Je crois qu'au fond on parle de la même chose, mais tu crains que parler de démarche, ce soit parler de ce que le photographe voudrait imposer au public (si tant est que ce soit possible).

La photo montre mais ne démontre pas, d'accord, et c'est par exemple la différence entre un roman et un essai. Un travers classique en roman (et alors, ce n'est plus considéré comme de la littérature) consiste à dire plutôt qu'à raconter, faire sentir sans qualifier (c'est pourquoi Umberto Eco fait la guère aux adjectifs). Le principe est de mettre en scène pour que le lecteur se fasse lui-même son jugement et de décrire pour qu'il sente.

Néanmoins, il me semble que pour arriver à montrer sans démontrer, c'est toute une démarche (et un apprentissage)...

Silbad

Je crois surtout que le propre de la photographie, c'est de nous interroger!

Zouave15

Vu le fil, il y a un besoin et une gourmandise à le faire !

Canito

Je suis d'accord avec Zouave : ta dernière intervention, Ricky, éclaire toutes les autres.

Pour en revenir à des choses plus terre à terre, ce qui est intéressant, dans l'analyse du processus créatif des photographies prises une par une, c'est ce qui se situe hors-champ, c'est-à-dire ce que le photographe a choisi d'exclure ; c'est au moins aussi important que le moment auquel il a choisi de déclencher. Il est d'ailleurs étrange que l'on mette souvent en lumière la notion temporelle de la photographie, en passant le plus souvent sous silence la dimension spatiale. C'est probablement dû au succès de la notion d'instant décisif, théorisée par H.C.-B., mais on ne saurait lui en tenir rigueur dans la mesure où il a tout autant insisté sur le cadrage ("Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre  :)). Cela en dit plus généralement plus sur le photographe car c'est moins soumis au hasard et aux contingences, bien que, dans les deux cas, tout cela n'est rien sans le travail d'éditing, qui en dit sans doute plus encore.

PS : dites, histoire d'être moins théorique, vous voulez pas venir sur mon fil "un jour, une photo" ? Ca pourrait être intéressant, non ?  :D

ninon

Citation de: Zouave15 le Décembre 12, 2012, 18:23:47
D'accord, cette fois, et cette phrase éclaire le reste des tes posts, pour moi. Je crois qu'au fond on parle de la même chose, mais tu crains que parler de démarche, ce soit parler de ce que le photographe voudrait imposer au public (si tant est que ce soit possible).

La photo montre mais ne démontre pas, d'accord, et c'est par exemple la différence entre un roman et un essai. Un travers classique en roman (et alors, ce n'est plus considéré comme de la littérature) consiste à dire plutôt qu'à raconter, faire sentir sans qualifier (c'est pourquoi Umberto Eco fait la guère aux adjectifs). Le principe est de mettre en scène pour que le lecteur se fasse lui-même son jugement et de décrire pour qu'il sente.

Néanmoins, il me semble que pour arriver à montrer sans démontrer, c'est toute une démarche (et un apprentissage)...

...Encore une fenetre! ;D...Pour montrer, il faut guider qq peu le regard de l' autre, Mais lui laisser une place dans l' achèvement du processus créatif...donc, SUGGERER!
                                       Pour démontrer, il faut capter l' intelligence de l' autre, tout en lui bouchant un max les portes de sortie...donc , CONVAINCRE!...Dans le 1° cas, le créateur abandonne à un moment donné la propriété du processus, dans le 2°, il le conserve entiérement...tout en revendicant une adhésion, la plus totale possible!...et pour moi, "y' a pas photo"! ;D

kochka

Le parallèle avec l'interprétation peut être donné par le tireur qui part du négatif (la partition) et y ajoute son interprétation.
La différence vient de ce qui beaucoup d'entre nous font leur tirage (post-traitement) eux mêmes.
Mais me semble y retrouver la même idée de pasage de relai.
Technophile Père Siffleur

Silbad

Citation de: ninon le Décembre 12, 2012, 18:43:03
...Encore une fenetre! ;D...Pour montrer, il faut guider qq peu le regard de l' autre, Mais lui laisser une place dans l' achèvement du processus créatif...donc, SUGGERER!
                                       Pour démontrer, il faut capter l' intelligence de l' autre, tout en lui bouchant un max les portes de sortie...donc , CONVAINCRE!...Dans le 1° cas, le créateur abandonne à un moment donné la propriété du processus, dans le 2°, il le conserve entiérement...tout en revendicant une adhésion, la plus totale possible!...et pour moi, "y' a pas photo"! ;D

Suggérer, oui, mais abandonné une part du processus, je ne dirais pas çà. L'artiste peut l'intégrer dans son processus et le revendiquer comme telle. Et puis convaincre, suppose une concordance dans la compréhension du message par le spectateur, ce dont je doute.

Benaparis

Ouh là là là, tant de choses passionnantes, ça vaudrait presque le coup d'en parler de vive voix...tellement de propos qui font echo et qui traduisent tant de ressenti et de vécu...merveilleux fil!!!

Toutefois je vais répondre à ceci :

Citation de: rickyfirst le Décembre 12, 2012, 17:42:48
Oui....et non. Oui si par regard on entend sensibilité visuelle, des formes pour HCB par exemple, de la lumière pour Parke, autre exemple, des humains comme Davidson pour donner encore un exemple , sensibilité qui rend le photographe réactif à la géométrie, aux lumières, aux gens lorsque ces composants se présentent à eux ; non si par regard on entend une démarche prédéfinie, artistique, philosophique, une volonté de passer un message voulu, de faire oeuvre de création, de, faisons grandiloquent, montrer son Moi, sa nature, sa personnalité, sa créativité, au travers de la photo humaniste.

Les scènes humanistes préexistent à leur capture et valent plus que le photographe qui les capte, il n'y a AUCUN message à faire passer dans une photo de rue, si ce n'est celui ci: voilà, ceci était ainsi à ce moment là. Et ce message se suffit à lui même car le photographe n'est pas intervenu dans le monde ; on en revient au père du genre que beaucoup désirent tuer, souvent à juste titre, mais on pourra en reparler, HCB, qui se refusait à intervenir, sous quelque forme que ce soit, dans le monde mis en scène, même pas faire pivoter un peu un objet, considérant que le photographe devait s'effacer devant la priorité qui est le monde.

Même si HCB est critiquable, comme tout, sur pas mal de choses, sur ce point de non intervention dans le réel, je suis assez d'accord. A partir de là, un ·travail· photo, des photos consistant à montrer la psychologie du photographe, ses idées, me dérange car pour ce faire il doit, d'une manière ou d'une autre, intervenir dans le réel, si ce n'est qu'en l'utilisant à des fins personnelles: faire passer son message, ce qu'il veut dire. Il n'y a rien à dire, seulement montrer ; la photo montre, ne démontre pas.

Selon moi, et je ne suis pas le seul à le penser (désolé pas d'illustre référence en tête), croire que l'on saisi le monde tel qu'il est, c'est à dire sans le manipuler ou de manière dite objective, à travers la photographie est une gageure, dans la mesure où d'abord il y a une lumière puis un cadre, un choix de vitesse et de diaph, ensuite un développement couleur ou N&B qui expriment des choses différentes, et enfin on ne voit que ce qui est choisi, j'ajouterai aussi ce que l'on oublie bien trop souvent à savoir la manière dont est diffusée l'image peut participer à sa signification; en ce qui me concerne par exemple la taille de tirage est extrêmement importante par rapport à ce que je veux illustrer...autrement dit le prisme de l'auteur n'échappe jamais à l'image qu'il nous livre, bref une photo de HCB ne ressemble pas à une photo de Kertesz qui ne ressemble pas à une photo de Brassaï...c'est leur regard sur le monde que nous voyons on ne peut y échapper, l'objectivité notamment en photo y compris celle appelé vernaculaire est un leurre et tant mieux!

Comme m'avait dit mon directeur d'école de photo : Faire de la photo c'est faire des choix (et créer des ponts)...je ne cesse depuis plusieurs années maintenant de découvrir toutes les implications de cette simple phrase. Et quand il y a choix il y a forcément intention, démarche, personnalité, engagement individuel (voire collectif)...etc...etc...D'ailleurs cette phrase s'applique dans de nombreux domaines.
Instagram : benjaminddb

Jc.

Pourquoi tant de photographes portent ils des lunettes...  ::)

Si un jour vous faites un diner (et que je puisse y aller) je veux bien être votre Con.

Benaparis

Citation de: Jc. le Décembre 12, 2012, 19:54:50
Pourquoi tant de photographes portent ils des lunettes...  ::)

Si un jour vous faites un diner (et que je puisse y aller) je veux bien être votre Con.

On est forcément le con de quelqu'un d'autre, une fois qu'on le sait on est beaucoup plus détendu  ;D

PS : je ne porte pas (encore) de lunettes  ;)
Instagram : benjaminddb

Verso92

Citation de: Benaparis le Décembre 12, 2012, 19:50:42
Et quand il y a choix il y a forcément intention, démarche, personnalité, engagement individuel (voire collectif)...etc...etc...

Oui, ça me semble évident, qu'il y ait -ou pas- intervention sur le réel...
Citation de: Jc. le Décembre 12, 2012, 19:54:50
Si un jour vous faites un diner (et que je puisse y aller) je veux bien être votre Con.

Moi aussi je veux bien en être...
(mercredi prochain, ça vous dit ?  ;-)

Jc.

Tu m'as bien compris Ben ;) ... Bon, j'arrête de flooder, ce fil ne le mérite pas.

Benaparis

Citation de: Jc. le Décembre 12, 2012, 20:12:32
Tu m'as bien compris Ben ;) ... Bon, j'arrête de flooder, ce fil ne le mérite pas.

Oui oui je suis comme Verso, de temps en temps j'ai besoin de m'exprimer  ;)
Instagram : benjaminddb

Verso92

Citation de: Benaparis le Décembre 12, 2012, 20:16:53
Oui oui je suis comme Verso, de temps en temps j'ai besoin de m'exprimer  ;)

Ça c'est pô gentil, Ben...
(bon, je serai pas désagréable avec toi : on m'a dit que mon cadeau "60 000" était prêt...  ;-)

Verso92

#272
Citation de: rickyfirst le Décembre 12, 2012, 20:30:29
Lorsque tu dis que c'est leur regard sur le monde que nous voyons, je te comprends et accepte l'idée en tant qu'idée, mais je ne la partage pas si elle tend à dire que ces photographes ont une idée prédéfinie du monde, et que selon elle, ils vont nous donner leur vision de celui ci. Bien que peut être proche, mon idée est plutôt qu'il s'agit de leur regard sur les choses, les hommes, ni plus, ni moins. Au rang des choses, les humains bien sur, mais le regard porté sur eux pourra être complaisant (Erwitt) railleur (Parr) mais toujours formel, le message apparent d'amour des humains ou de leur raillerie n'est qu'apparent, de première et unique lecture, pas de message politique, philosophique de la part de ces photographes, pas de: "vous voyez, je vous montre ça car...il faudrait que...." non, ils montrent, car la photo montre, ne démontre rien.

Donc, leur regard, pour moi, est seulement formel.

Heu... quand même, ce que le photographe choisit de mettre dans son cadre a quand même une connotation "politique", un "message" à faire passer quelquefois, non ?

kochka

Oui, mais si le pot de fleur a été posé là par le garçon de café, parce que sa place habituelle était occupée, où est l'ordre naturel?
Ne serait-ce pas plutôt je me débrouille avec ce que j'ai sous la main?
Parce que se déplacer,changer d'angle, n'est-ce pas autant intervenir que de déplacer un objet?
Technophile Père Siffleur

Jc.

Non, ce serait plutôt changer de point de vue, pas l'ordonnancement de ce qu'on a sous les yeux.